jeudi 29 octobre 2009

Marie-Christine Bernard lauréate du Prix France-Québec 2009

© Photo Marie-Christine Bernard


Marie-Christine Bernard n'a pas fini de nous surprendre. Nous ne sommes pas les seuls à aimer les écrits de cette femme-flamme sensible et passionnée.


Le Prix France-Québec 2009 octroyé à Marie-Christine Bernard pour son roman Mademoiselle Personne.

Elle supplante ainsi Pascale Quiviger (La maison des temps rompus), ainsi qu'Éric Dupont (Bestiaire) qui étaient finalistes avec notre écrivaine d'Alma. Sans doute parce que, comme l'écrit si bien son éditeur: «La langue de Marie Christine Bernard est organique, océane et aérienne: tantôt touchante comme une brise, tantôt déchaînée comme la mer en furie, tantôt odorante comme les corps repus d’amour et l’iode des grèves gaspésiennes.»

Voir le résumé ici et critique , et commentaires , et .

Marie-Christine Bernard Lauréate Prix France-Québec
© Photo archives Jeannot Lévesque

Ce n'est pas le premiers honneur qui échoit à notre auteure (oui, je suis possessive), mais il confirme combien cette écrivaine enthousiaste touche ses lecteurs puisque le choix du lauréat se fait par vote public.

«Créé en 1998, le prix littéraire France-Québec souligne l’excellence du roman contemporain québécois en récompensant chaque année l’un de ses auteurs. Voué à la promotion et à la diffusion en France de la meilleure littérature québécoise, ce prix poursuit dans le domaine culturel, la mission que s’est donnée il y a plus de 40 ans l’association France-Québec : faire découvrir et faire aimer les spécificités de cette nation francophone d’Amérique.» (source: communiqué de presse, Corinne Tartare Vice-présidente Culture, AFQ)

Le prix est annuel. La présélection et la sélection se font au printemps et en été. L'annonce du lauréat se fait à l'automne. Le prix, d’une valeur de 5000 € environ 8 000$), est remis au mois de mars lors d’une cérémonie officielle, à Paris, dans le cadre d'une tournée dans plusieurs régionales de l’association. (Voir site France-Québec)

***


vendredi 23 octobre 2009

Lettre à Damir

Au pied de l'érable
Première neige - 22 octobre 09
© Photo Christiane Laforge

La neige d'octobre n'est plus si bienvenue que jadis.

Pour l'enfant d'hier, elle était comme des baisers doux, un peu mouillés, plein de promesses festives et de batailles épiques autant que joyeuses.

Lors des heures amoureuses, elle présageait des tempêtes espérées pour garder captif mon François Paradis. Puis, femme de labeur, les hivers sont devenus trop longs dans ce pays privé d'été.

Marcher dans la neige du 23 octobre 2009 © Photo Christiane Laforge

La neige d'hier fut à peine tolérée. Alors, de la voir s'attarder, tout ce vendredi de soleil promis, m'exaspérait dans mes pas glissants lors de la montée et descente de mes 3,3 km quotidiens de la grande côte du rang Saint-Joseph.

Et voilà que je découvre sur mon mur de Facebook cette invitation à lire le texte de Jean-François Caron, une lettre adressée à son fils Damir en lien avec cette première neige d'octobre 2009 en terre saguenéenne. (Voir ici)

Elle me rend la mémoire de l'enfance d'Ariel qui m'inspirait ce sentiment intense exprimé dans cette lettre. Je l'ai lue une seconde fois, totalement réconciliée avec la neige d'octobre. La beauté est dans l'œil de celui qui regarde.

***

mercredi 21 octobre 2009

Discrimination permise




Au Canada, la charte des droits m’interdit de discriminer toute personne en raison de sa race, de son origine nationale ou ethnique, de sa couleur, de sa religion, de son sexe, de son âge, de ses déficiences mentales ou physiques.

Au Canada, toute personne peut me discriminer pour mon sexe en raison de sa religion.

Quelqu’un peut-il m’expliquer???


Tous les humains naissent libres et égaux en dignité et en droits

Les femmes aussi?
Veuves Indoues, femmes exicées, femmes voilées, femmes lapidées, femmes assasinées pour «l'honneur», femmes violées, femmes vendues, femmes fouettées, femmes esclaves

vendredi 16 octobre 2009

Nécrophagie littéraire

Scène de nécrophagie -
Photo Christophe Eyquem



J'éprouve un grand malaise à la lecture des intentions avouées de Bertrand Visage des éditions du Seuil, éditeur français de Nelly Arcan. Celui-ci veut fouiller les entrailles de l'ordinateur de l'auteure, morte par suicide à 36 ans alors que son livre Paradis, clé en mains était sous presse.

Nelly Arcand
Lors de son passage à l'émission Tout le monde en parle
Photo Radio-Canada


Il envisage de publier le roman «inachevé» de 40 pages sur lequel elle travaillait, espérant franchir le mot de passe de l'ordinateur de Nelly pour en extraire d'autres écrits inédits et les publier aussi advenant qu'ils «présentent un intérêt littéraire».

Bertrand Visage
Photo Hubert Hayaud

Les réactions outrées lui feront sans doute faire machine arrière. Mais il y a pensé… et d'autres avec lui.

***

jeudi 8 octobre 2009

Dans un pays aux arbres d'or

Mon pays c'est l'automne.
Prise de vue à 850 mètres de hauteur,
à partir du Pic de la hutte sur le Mont-Valin.
© Photo Christiane Laforge

J'ai la tête dans les nuages. J'espérais plus de soleil. Il s'est pointé trop tard.

Cela ne m'a pas empêché d'aimer ce que j'ai vu. Trésors visuels accumulés lors d'une grande balade sur le Mont-Valin avec halte prolongée au Pic de la Hutte.

Vue du Pic de la Hutte, Mont Valin, Saguenay.
Pas assez de soleil pour aviver les tons d'or des arbres
à 850 mètres de hauteur.

© Photo Christiane Laforge

Un fjord, des lac, des arbres d'or.
Prise de vue à 850 mètres de hauteur,
à partir du Pic de la hutte sur le Mont-Valin.
© Photo Christiane Laforge


Floraison d'automne.
Trésor trouvé lors d'une balade au Pic de la hutte sur le Mont-Valin.
© Photo Christiane Laforge

Ton de soleil,
capturé lors d'une balade sur le Mont-Valin.
© Photo Christiane Laforge

Il était tout seul, un peu en retrait du sentier,
ignorant tout de sa beauté.
Je l'ai cueilli sans y toucher du bout de ma lentille.

©Photo Christiane Laforge

mardi 6 octobre 2009

Quiproquo avec Dieu... Enfin!

En furetant sur les pages de Facebook, j'ai fait une découverte intéressante. En effet, j'y ai trouvé la mention d'un livre qui figure aujourd'hui en première place dans ma liste de commande. Il s'agit de Quiproquo avec Dieu de Bernard Lamborelle.


En prenant connaissance de son contenu, je me suis exclamé: Enfin! Il est plus que temps de se tourner vers ce passé lointain avec le désir sincère de trouver la vérité des faits.

Bernard Lamborelle a consacré six ans à ses recherches et à la rédaction de ce livre. Esprit curieux, aimant trouver des réponses aux questions qu'il se pose, il a fait une lecture non dogmatique de la Bible.

On peut lire sur son blogue comment Quiproquo avec Dieu s'inscrit dans une démarche scientifique:

« Soutenue par d’abondantes références bibliographiques, l’analyse proposée s’effectue à la fois sur les plans logique, chronologique et dendrochronologique. L’auteur démontre que du point de vue logique, la trame du récit est tissée de façon intégrale, sans extrapolation, ni sélection ou rejet intentionnel. La clarté et, paradoxalement, la complexité de l’histoire qui se dégage de cette relecture livrent un témoignage éloquent, offrant des réponses rationnelles et crédibles aux questions qui, jusqu’à présent, n’ont trouvé d’explication que dans le dogme. »




Dans le ton très respectueux que l'on constate à le lire sur son blogue, l'auteur conclut:
« Si nous voulons reconnaître dans les écrits une dimension sacrée, c’est parce que leur nature universelle et symbolique, bien plus que la croyance d’une intervention divine, nous y invite. Ces textes semblent plutôt avoir été inspirés par l’éternelle sagesse bienveillante de l’homme, au même titre que les enseignements philosophiques, bouddhistes ou hindouistes. Tous contribuent au développement de la spiritualité et à l’éveil de l’homme et de la femme. À ce titre, ils conservent une valeur d’enseignement inestimable, mais plutôt que de vouloir les ériger en dogme, il serait plus sage de les “traduire”, de les moderniser et de leur rendre toute leur authenticité. » (P. 250)

Cités Nouvelles- vol 34, no 22 - 7 juin 2009


Quatre autres liens pertinents:

http://planete.qc.ca/chroniques/imprimer.php?planete_no_chronique=164612

http://bernardlamborelle.blogauteurs.net/blog/ethique-et-religion/longevite/

http://www.facebook.com/group.php?gid=69749035198

http://www.citesnouvelles.com/article-346011-Quiproquo-sur-Dieu.html

jeudi 1 octobre 2009

La grande faucheuse frappe encore

Que de deuils cette seule année! Ma grande amie Rita, mon grand frère Jacques, le généreux Stan D'Haese, Thérèse Bouchard, Pierre Falardeau et, ce lundi, Ghislain Bouchard.


La grande famille du théâtre est en deuil. Ghislain Bouchard, figure imposante de la vie culturelle au Saguenay-Lac-Saint-Jean, a franchi le pas ultime. Nombreux diront spontanément «Le père de la Fabuleuse histoire d'un royaume n'est plus», tant cette œuvre magistrale aura marqué le paysage de la scène régionale autant que celle du Québec pour avoir inauguré ici l'ère des spectacles à grand déploiement comme attrait touristique majeur. Mais Ghislain Bouchard a été bien plus que le père de la Fabuleuse.

Cet homme de passion, fortement épris du verbe comme du geste, incarne mieux que personne «L'esprit du Fjord», inspirant de nombreuses vocations théâtrales. Il était là, aux premières heures de cette effervescence que ne démentent pas les troupes actives d'aujourd'hui. Fondateur du théâtre du Coteau, des Pédagos et du Théâtruc, mais surtout de la célèbre «Marmite» bouillonnante à la flamme des Marie Tifo, Ghislain Tremblay, Michel Dumont, Rémy Girard et Jean-Pierre Bergeron, il n'a jamais douté ni de lui ni de ses alliés dans le grand combat mené pour imposer, avec succès, les arts de la scène en région.

Le geste ample et la voix portante, il ne pouvait s'empêcher de faire jaillir les occasions de créer et de mettre ses idées au service de la mémoire. Féru de Belles lettres et de grands esprits, défendant les classiques aussi bien que les Tremblay novateurs, Ghislain Bouchard avait une audace rare. La Foire culturelle de l'UQAC, le Carnaval Souvenir de Chicoutimi ont subi les éclats de cet homme avide d'occuper l'espace scénique et d'y laisser sa marque. Prolifique, il a mis en scène de nombres spectacles, pièces de théâtre, opérettes, défendant l'œuvre des autres ainsi que les siennes, osant bien avant d'autres se commettre dans des créations novatrices - pensons à la comédie musicale «Entre deux temps», sur une musique de Dominic Laprise, en 1984 - piaffant d'impatience quand il était confronté aux réalités comptables.

Il avait déjà bien contribué au développement culturel de cette région, par ses créations radiophoniques et télévisuelles, par la direction habile des opérettes au temps du Carnaval-Souvenir, par l'intense activité culturelle menée à l'université et sur les petites scènes locales, mais c'est à La Baie qu'il a pu déployer ses ailes et nous étonner par un spectacle unique, souvent imité depuis, en créant cette fresque historique magistrale, «La Fabuleuse histoire d'un royaume». Ce spectacle ne devait vivre qu'une saison, commémorant le 150e anniversaire de la fondation du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il a tenu 20 ans et applaudi par près d'un million de personnes, démontrant sans équivoque à quel point l'art a sa place dans le développement économique d'un pays. Un exploit qu'il aurait bien aimé refaire lors de la conception de «Occident 2000», lequel n'a jamais pu être mis en scène. Une grande déception pour Ghislain Bouchard qui a senti que sa grande œuvre devenait sa concurrente. Lui qui voulait que le théâtre s'impose constate avec regret que les spectacles s'opposent dans l'esprit politique des contributeurs, frileux à l'idée de trop multiplier les créations, ainsi qu'il nous le confiera dans quelques entrevues.

Dans sa tête, les rêves s'accrochent et ses tiroirs regorgent de projets, ébauches de créations, débordement d'idées pour l'avenir. La création de «La famille de Bonneau» en 2001, ravive sa flamme et le convainc de croire à sa victoire contre le cancer qui le harcèle. Une lutte qui incitera l'homme de théâtre à retrouver ses vieux complices pour un retour à la scène en produisant «Huit femmes» de Robert Thomas au profit de Leucan en 2006 et, «son chant du cygne» avait-il annoncé, «L'opéra de Quat'sous» pour la Maison ISA (un centre régional d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) en 2007. Ghislain Bouchard était ainsi: toujours un combat à livrer, une cause à défendre et, à défaut de faire de l'art pour l'art, reprendre la parole pour prêter voix à ceux qui se taisent.

Il nous laisse en héritage la force de ses convictions. Notre deuil est celui d'un artiste, d'un homme rassembleur qui a su insuffler sa passion comme une évidence impérieuse sans égard aux préjugés possibles. Un homme admirable qui a cru que l'on pouvait être au Saguenay-Lac-Saint-Jean et y faire de grandes choses.

© Le Quotidien - 29 septembre 2009, p.11
***