Pour rendre la peinture et la sculpture moins élitistes???
La rumeur circulait, mais je n’y croyais pas. Cela ne pouvait être qu’un canular. Mais non. Le Quotidien confirme ce matin 19 mai 2009 que la chanteuse Michèle Richard sera la présidente d’honneur du Symposium international Jean-Paul-Lapointe, cet été au Vieux Port de Chicoutimi. Ce sera la première expérience d’un symposium pour ce peintre amateur dont la principale exigence, avant d’accepter cet honneur, a été d’être accompagnée de son chien. Du coup, elle a aussi demandé l’inclusion de son «initiatrice» à la peinture, Lise Auger.
Sans doute, après de longues et pénibles recherches, les organisateurs n’ont pas réussi à trouver dans la région hôtesse de cet évènement un seul artiste professionnel réputé pour présider ce symposium!
Il voulait se démarquer des symposiums antérieurs, plaide Jean-Guy Maltais. Pas de doute, c’est réussi!
La présidence d’honneur d’un évènement comporte deux aspects: d’une part, on attend du président que sa réputation, son professionnalisme et son engagement apportent du prestige à un évènement. D’autre part, cela consiste également à rendre hommage à ladite personne.
« L'objectif consiste à populariser la peinture et la sculpture, à les rendre moins élitistes» écrit Daniel Côté dans son article, citant les paroles de Jean-Guy Maltais. Cela est très révélateur d’un courant de pensée conservateur qui a marqué tristement la dernière élection fédérale l’automne dernier.
Pourtant, en 2004, le même Jean-Guy Maltais déclarait à la presse: « L'envergure de ce regroupement artistique n'a d'égal que le talent qui y afflue. Nous retrouvons ici des gens qui sont reconnus mondialement. Tous les artistes qui participent au symposium sont accrédités par des associations de peintres et de sculpteurs. »
Que doivent penser nos artistes de la région, que le comité de sélection a refusé d’inclure dans l’édition 2009, sous prétexte que ce symposium s’adresse à des artistes de haut calibre? Nos artistes professionnels vont-ils réellement se résigner à contribuer à un symposium où les organisateurs témoignent d’aussi peu de respect à l’égard de leur art?
La finale est juteuse: «Le comité organisateur imposera un prix d'entrée de deux dollars pour réduire un peu le flot des visiteurs.» Sûr que nos artistes qui investiront leur temps et assumeront les frais de leur présence dans l’espoir de vendre leurs œuvres souhaitent vivement qu’il n’y ait pas foule. Ça travaille mieux dans la solitude!
Tiens, le Salon du livre a baissé son prix d’entrée à un dollar pour obtenir l’effet inverse et ainsi accroître le nombre de ses visiteurs.
Oupsss! À deux dollars l’entrée, cela ne va-t-il pas faire «élitiste»?
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