Go Multimédia a déposé son rapport sur les coûts d'une nouvelle salle de spectacle à Chicoutimi. La population aura, dit-on, l'opportunité de se prononcer sur l'option qu'elle préfère. Mais quelle sera la question posée?
Dans un cas, il s'agit de rénover du vieux. Dans l'autre il s'agit d'investir dans du neuf. Et le coût dont il faut se soucier sera celui que le contribuable saguenéen aura à assumer.
Dans un cas comme dans l'autre, la majeure partie des fonds provient de l'extérieur. Juste retour de nos impôts payés au fédéral et au provincial, complétés par des fonds privés recueillis dans la collectivité. Donc, dans un cas comme dans l'autre, la part de Saguenay serait sensiblement la même que ce soit pour rénover ou pour construire. C'est CE chiffre-là qu'il sera important de soumettre aux citoyens.
Au tout début du rapport Go Multimédia nous lisons: «Lors de nos entretiens avec ces organismes, nous avons compris qu'ils convoitaient plutôt l'acquisition d'une salle pluridisciplinaire avec une acoustique de qualité et qu'un site faisait consensus auprès de tous, soit la zone ferroviaire, localisée sur le boulevard Saguenay Est, à l'est de la rue Lafontaine. Consensus de tous sauf le théâtre du Saguenay qui ne fait pas partie des groupes revendiquant la construction d'une nouvelle salle de spectacle.»
S'appuyant sur ce dit consensus, l'étude n'a donc pas regardé s'il existe un site alternatif qui aurait pu, lui aussi, faire consensus. On ignore si la question a seulement été soulevée. Or cette information importe puisque le rapport tient compte d'un aspect qui influe sur les coûts. C'est-à-dire le fond du terrain nécessitant une structure compensée pour soutenir le poids de la construction, les frais de décontamination et le coût d'un stationnement (j'imagine que cela sera vrai pour tout autre édifice construit sur ce site).
Mais attention! Il faut savoir si, salle de spectacle ou pas, la décontamination et la réalisation d'un stationnement, Saguenay entreprendra tout de même ces travaux, ainsi que décrit ici dans son projet de rénovation du Centre-Ville. Si cela est, ces dépenses ne devraient donc pas être incluses dans les coûts de la nouvelle salle puisqu'elles figurent déjà dans les projets de la Ville. Sinon, ils ne servent qu'à gonfler le prix global du projet de la nouvelle salle de spectacle.
Go Multimédia a consulté les organisme et leurs représentants suivants: L'orchestre symphonique représenté par Daniel Tremblay et Jocelyn Robert, Le Festival de musique du royaume (Gabrielle Gaudreault présidente fondatrice, Hélène Gaudreault, André Salesse), les porte-parole des Étudiants du Conservatoire (Marie Gilbert Thévard et Éric Dufour), la Société d'art lyrique du royaume (Luc Blackburn, président et conseiller municipal) et le Théâtre du Saguenay (Robert Hakim directeur général et Éric Asselin).
Notons - je crois que cela a de l'importance - que cette étude a été réalisée avec la collaboration du client de Go multimédia, soit Ville de Saguenay représentée par Jean-François Boivin et François Hains.
Pour revenir sur «l'exclusion» du Théâtre du Saguenay dans le dit «consensus» et je cite: «Consensus de tous sauf le théâtre du Saguenay qui ne fait pas partie des groupes revendiquant la construction d'une nouvelle salle de spectacle», il serait utile de se souvenir d'un passé récent. En 2005, l'Association des centres-villes déposait un projet d'implantation d'une nouvelle salle de spectacle polyvalente de 1200 sièges rejoignant les attentes des organismes culturels. Ce projet a reçu sans équivoque l'aval du Théâtre du Saguenay. Et pour cause, cette infrastructure ne se limitait pas seulement à une salle de spectacle, mais prévoyait loges, bureaux, salle de répétition, café et autres commodités modernes. Coût prévu: 16M$. La contribution demandée aux contribuables de Saguenay se limitait à 3 M$ contre une participation de 2,2 M$ pour un projet de rénovation de l'auditorium Dufour dont le coût total était alors évalué à seulement 3,5 M$. Précisons que c'est sur cette sous-évaluation du coût des rénovations de l'auditorium Dufour (projet Sirois) que Ville de Saguenay a imposé son choix.
Rappelons que le 4 avril 2005, sans consultation, unilatéralement et muselant toute opinion contraire au projet Sirois, incluant les porte-parole du Théâtre du Saguenay, les élus de Saguenay ont appuyé sans s'exprimer la décision du maire Jean Tremblay. J'en ai parlé ici.
Aux premiers temps de cette saga d'une salle de spectacle, à Chicoutimi, c'est donc bien le Théâtre du Saguenay qui le premier appuyait le projet d'une nouvelle salle de spectacle, projet soumis par des gens d'affaires de Saguenay. L'organisme culturel, comprenons-le, n'a pas eu d'autre choix que de se rallier à l'option «rénovation» afin de sauvegarder son statut de diffuseur officiel et d'assurer sa survie.
Le projet de Go Multimédia
Le rapport de Go Multimédia décrit avec détails et illustrations ce que sera la nouvelle salle de spectacle. Projet qu'il recommande d'ailleurs.
Cette partie est très intéressante, mais occulte totalement toute comparaison avec «l'autre produit» en concurrence, c'est-à-dire l'auditorium Dufour rénové. Rappelons que les coûts de cette rénovation n'ont cessé de croître depuis 2005. Voir ici.
Ce rapport anticipe les coûts d'exploitation et d'entretien de la salle de spectacle particulièrement élevés. Dans un dossier bien étoffé réalisé sur le sujet en 2005, Yvon Paré, alors journaliste pour Le Quotidien écrivait déjà : «Après vérification auprès de plusieurs intervenants, les coûts d'entretien dont on fait souvent mention dans la région sont nettement gonflés. Nulle part au Québec ces frais ne dépassent les 175 000 $. Alors, quand on parle de 500 000 $ pour l'entretien d'une salle, on exagère.» (Un investissement réaliste, Progrès-Dimanche 16 janvier 2005, page B 13)
S'appuyant sur ce dit consensus, l'étude n'a donc pas regardé s'il existe un site alternatif qui aurait pu, lui aussi, faire consensus. On ignore si la question a seulement été soulevée. Or cette information importe puisque le rapport tient compte d'un aspect qui influe sur les coûts. C'est-à-dire le fond du terrain nécessitant une structure compensée pour soutenir le poids de la construction, les frais de décontamination et le coût d'un stationnement (j'imagine que cela sera vrai pour tout autre édifice construit sur ce site).
Mais attention! Il faut savoir si, salle de spectacle ou pas, la décontamination et la réalisation d'un stationnement, Saguenay entreprendra tout de même ces travaux, ainsi que décrit ici dans son projet de rénovation du Centre-Ville. Si cela est, ces dépenses ne devraient donc pas être incluses dans les coûts de la nouvelle salle puisqu'elles figurent déjà dans les projets de la Ville. Sinon, ils ne servent qu'à gonfler le prix global du projet de la nouvelle salle de spectacle.
Go Multimédia a consulté les organisme et leurs représentants suivants: L'orchestre symphonique représenté par Daniel Tremblay et Jocelyn Robert, Le Festival de musique du royaume (Gabrielle Gaudreault présidente fondatrice, Hélène Gaudreault, André Salesse), les porte-parole des Étudiants du Conservatoire (Marie Gilbert Thévard et Éric Dufour), la Société d'art lyrique du royaume (Luc Blackburn, président et conseiller municipal) et le Théâtre du Saguenay (Robert Hakim directeur général et Éric Asselin).
Notons - je crois que cela a de l'importance - que cette étude a été réalisée avec la collaboration du client de Go multimédia, soit Ville de Saguenay représentée par Jean-François Boivin et François Hains.
Pour revenir sur «l'exclusion» du Théâtre du Saguenay dans le dit «consensus» et je cite: «Consensus de tous sauf le théâtre du Saguenay qui ne fait pas partie des groupes revendiquant la construction d'une nouvelle salle de spectacle», il serait utile de se souvenir d'un passé récent. En 2005, l'Association des centres-villes déposait un projet d'implantation d'une nouvelle salle de spectacle polyvalente de 1200 sièges rejoignant les attentes des organismes culturels. Ce projet a reçu sans équivoque l'aval du Théâtre du Saguenay. Et pour cause, cette infrastructure ne se limitait pas seulement à une salle de spectacle, mais prévoyait loges, bureaux, salle de répétition, café et autres commodités modernes. Coût prévu: 16M$. La contribution demandée aux contribuables de Saguenay se limitait à 3 M$ contre une participation de 2,2 M$ pour un projet de rénovation de l'auditorium Dufour dont le coût total était alors évalué à seulement 3,5 M$. Précisons que c'est sur cette sous-évaluation du coût des rénovations de l'auditorium Dufour (projet Sirois) que Ville de Saguenay a imposé son choix.
Rappelons que le 4 avril 2005, sans consultation, unilatéralement et muselant toute opinion contraire au projet Sirois, incluant les porte-parole du Théâtre du Saguenay, les élus de Saguenay ont appuyé sans s'exprimer la décision du maire Jean Tremblay. J'en ai parlé ici.
Aux premiers temps de cette saga d'une salle de spectacle, à Chicoutimi, c'est donc bien le Théâtre du Saguenay qui le premier appuyait le projet d'une nouvelle salle de spectacle, projet soumis par des gens d'affaires de Saguenay. L'organisme culturel, comprenons-le, n'a pas eu d'autre choix que de se rallier à l'option «rénovation» afin de sauvegarder son statut de diffuseur officiel et d'assurer sa survie.
Le projet de Go Multimédia
Le rapport de Go Multimédia décrit avec détails et illustrations ce que sera la nouvelle salle de spectacle. Projet qu'il recommande d'ailleurs.
Cette partie est très intéressante, mais occulte totalement toute comparaison avec «l'autre produit» en concurrence, c'est-à-dire l'auditorium Dufour rénové. Rappelons que les coûts de cette rénovation n'ont cessé de croître depuis 2005. Voir ici.
Ce rapport anticipe les coûts d'exploitation et d'entretien de la salle de spectacle particulièrement élevés. Dans un dossier bien étoffé réalisé sur le sujet en 2005, Yvon Paré, alors journaliste pour Le Quotidien écrivait déjà : «Après vérification auprès de plusieurs intervenants, les coûts d'entretien dont on fait souvent mention dans la région sont nettement gonflés. Nulle part au Québec ces frais ne dépassent les 175 000 $. Alors, quand on parle de 500 000 $ pour l'entretien d'une salle, on exagère.» (Un investissement réaliste, Progrès-Dimanche 16 janvier 2005, page B 13)
© Progrès-Dimanche 16 janvier 2005
Curieusement, on ne parle pas des retombées économiques directes et collatérales, ni même des revenus anticipés de cet investissement. Pourtant il existe des exemples vérifiables où d'autres municipalités ont fait la preuve des avantages d'un tel investissement. Comment la population pourra-t-elle prendre une décision éclairée avec des données aussi incomplètes?
Que dire? «Des études sérieuses évaluent à un million de dollars les retombées de la programmation de l'Auditorium Dufour dans le milieu. Il n'est pas fantaisiste de multiplier ce montant par trois au cours des années suivant la construction ou une rénovation sérieuse. La ville se prive de plusieurs millions en ne bougeant pas. Sans compter qu'une salle peut être un élément clef dans la relance d'un centre-ville. La preuve a été faite partout au Québec. Est-ce qu'une nouvelle salle de spectacles est un placement ou une dépense? À vous de trancher.» (Progrès-Dimanche, 16 janvier 2005, page B4 : Un outil de relance privilégié)
Pour faire le bon choix, le citoyen doit savoir le prix qu'il paiera réellement dans un cas comme dans l'autre. Lui laisser croire qu'il doit décider de dépenser 10,5 M$ en rénovation ou 39 M$ en construction nouvelle serait malhonnête. Mais voilà, le rapport Go Multimédia n'explique nulle part la provenance des fonds requis et donc, nous tient dans l'ignorance quant aux déboursés réels des contribuables de Saguenay dans ce projet.
Le rapport Go Multimédia laisse trop de questions sans réponse pour s'en contenter. Il a certainement respecté le mandat qui lui a été donné.
Aux défenseurs d'un projet d'avenir ambitieux de se mobiliser.
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Copie de l'étude réalisée par Go Multimédia disponible sur le site de Saguenay dans les Dossiers de l'heure: ici
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Les coûts de fonctionnement sont nettement exagérés et nous avons maintenant les outils pour faire un comparatif avec la Salle Pierrette Gaudreault qui rappelons le a été soumis à un référendum. La population a fait le bon choix puisque c'est maintenant la salle à Ville Saguenay avec le plus haut taux d'occupation ." Le nombre de jours travaillé par les techniciens dépasse largement toutes les autres salles." Elle a également été et est toujours un formidable outil de développement pour le Théâtre La Rubrique qui a maintenant une reconnaissance national et permet une diffusion de théâtre de qualité et ce pour tous les groupes d'âges. Être une capitale culturelle, c'est servir ces citoyens mais aussi de permettre aux organismes et à ses artistes de se développer dans la dignité.
RépondreEffacerJe voulais simplement vous féliciter pour votre analyse. Ça fait du bien de vous lire. Ça change de l'obscurantisme ambiant...
RépondreEffacerSébastien Pilote
Merci pour ce dossier très étoffé concernant les projets de salle de spectacle. Merci aussi à Serge d'y ajouter du sien avec un excellent comparatif.
RépondreEffacerJ’espère que nous saurons tous faire une campagne positive auprès de nos concitoyens afin de leur démontrer les bienfaits évidents d’une salle au centre-ville. Dans la bataille argumentaire, j’ai cependant un peu peur qu’on dépense beaucoup d’énergie (encore une fois) à discréditer les propos de l’administration municipale ou de monsieur Hakim, ce qui, à mon sens, nuirait au projet. Il faut convaincre la majorité des électeurs (qui votent majoritairement pour le maire Tremblay), et non leur donner l’impression que le milieu culturel ne respecte pas leur choix… Je demande donc aux ténors de cette campagne de bien réfléchir avant de dénigrer un homme si populaire sur la place publique et d’agir avec la même stratégie que lui, soit de passer sous silence ce qui pourrait nuire au projet défendu.
Merci Énormément pour ce résumé des plus intelligent. Depuis près de 6 mois que je suis plongé dans ce dossier, et j'ai rarement lu un texte qui est aussi clair et m'a autant plut. ( J'en ai lu près de 450) Merci et j'espère que les citoyens aurons la chance de comprendre comme vous cet enjeu.
RépondreEffacerEric Dufour,
un certain étudiant au conservatoire de Saguenay....
Merci Christiane Laforge de nous donner un autre son de cloche. Sous cet amas de désinformation depuis la parution du rapport, le découragement s'est rapidement emparé de moi, au point tel que je ne réussis pas à formuler une opinion.
RépondreEffacerIl est vrai que la Salle Pierrette-Gaudreault est un magnifique exemple d'un sain développement culturel grâce à l'érection d'un lieu adéquat.
Dany Lefrançois
Bonjour,
RépondreEffacerJ'opte pour la nouvelle salle de spectacle. Aussi, je suis en accord avec le commentaire de Mike the Mike.
Bonne évaluation Mme Laforge
Christian Joncas
Quelqu’un peut-il m’expliquer? De 16 millions à 40 millions… me semble
RépondreEffacerConstruction d’une nouvelle salle de spectacle
2 MARS 2005
Malgré le penchant exprimé du maire de Saguenay pour un autre projet, les promoteurs d'une nouvelle salle de spectacles dans l'arrondissement de Chicoutimi ne baissent pas les bras.
Ils viennent de dévoiler leur projet d'une salle de 1200 places qui serait érigée sur l'ancienne zone ferroviaire de l'arrondissement de Chicoutimi. Le projet proposé par la firme d'experts-conseils Gagné et Leclerc commande un investissement de 16 millions de dollars.
Selon l'auteur de l'étude, Sylvain Gagné, Saguenay aurait enfin une salle de spectacles polyvalente, qui dynamiserait le centre-ville, sans concurrencer d'autres installations, comme le théâtre du Palais municipal de l'arrondissement de La Baie.
C'est à cet endroit qu'est diffusée depuis de nombreuses années la fresque théâtrale La Fabuleuse histoire d'un Royaume.
L'expert en équipements culturels précise que la salle proposée serait intermédiaire, complémentaire à ce qui existe dans le patrimoine des salles de spectacles. Sylvain Gagné ajoute que c'est un outil « nécessaire pour mettre la ville de Saguenay dans le réseau de ce qui se passe ailleurs au Québec. »
Diffuseur
Le président du Théâtre du Saguenay, le seul diffuseur majeur de la région reconnu par le ministère de la Culture, Jean Bilodeau, souligne que ce projet correspond aux besoins de son organisation pour la diffusion.
Il estime qu'une telle salle répondrait davantage aux besoins du diffuseur que le projet de rénovation de l'Auditorium Dufour. Cet auditorium a été construit il y a une trentaine d'années pour répondre aux besoins pédagogiques du Cégep de Chicoutimi.
« 1200 places, pour nous c'est important, parce qu'entre 900 places (la capacité de l'Auditorium Dufour) et 1200 places, la marge est de 56 % du chiffre d'affaires actuel », affirme Jean Bilodeau. Il prend soin d'ajouter : « Ce n'est pas exceptionnellement qu'on a des spectacles qui attirent plus de 1000 spectateurs. »
Christian Joncas
Étant nordcôtier, j'ai l'occasion de fréquenter les salles de Sept-Iles et de Baie-Comeau et je suis toujours étonné de voir que les Saguenéens ne se sont pas encore doté d'infrastructures qui soient à la hauteur du prestige dont jouit votre ville partout au Québec. Cessez ces débats stériles, la salle actuelle est désuette et rénovation ou non, elle restera toujours une salle "scolaire" !
RépondreEffacerRobert Bouchard
C.S. de Forestville
BRAVO et merci....Voilà une analyse claire, qui en même temps relate de belle façon toute cette épopée...cela mériterais grandement d'être publié et largement diffusé...merci encore.
RépondreEffacerMarie