Je rêvais de grandes odyssées
de clairs de
lunes éclaboussées
de rimaillages
J'ai plongé au
fond de mon coeur
pour cueillir
dans son équateur
mes coquillages
(Denise
Dallaire)
Alors que passe le jour, chacun
accaparé par les préoccupations et les joies de sa propre vie, si près de nous
et en même temps si loin, d'autres franchissent l'ultime pas. Et l’on ressent
soudain comme un grand vide, parce l’adieu inattendu nous rappelle combien
cette personne nous était précieuse.
C’est par le mot de Marie-ChristineBernard, que j’apprends avec
tristesse le décès de l’auteur-compositeur DeniseDallaire. Nous
avons fréquenté la même école, la même classe. Nos retrouvailles tardives ont
eu lieu dans la salle de rédaction du Quotidien de Chicoutimi. Elle avait
apporté sa guitare et m’a fait vivre un moment inoubliable de ma carrière.
Denise, je veux reprendre ici ce que
ton passage m’avait alors inspiré, ainsi que redire tout le bien que .je
pensais de tes chansons et premier album
Le
Quotidien
Les Arts, samedi 22 janvier 2005, p. 26
Denise Dallaire chante et enchante
Laforge, Christiane
Les Arts, samedi 22 janvier 2005, p. 26
Denise Dallaire chante et enchante
Laforge, Christiane
Alma - Il y a, comme ça, des perles
inconnues sur les rives d'un lac, qui soudain se révèlent, parant le coeur de
qui saura les prendre. Denise Dallaire est de celles-là. Il lui a suffit d'une
guitare pour habiter une minuscule salle d'entrevue et la transformer en scène
privée. Elle y a déversé ses mots et sa musique avec tant de spontanéité qu'on
s'en empare, le temps de se dire: "il ne faut pas que cette voix se
taise."
Poète depuis jadis, membre du
collectif Les Poètes du Bleu pays, professeure de littérature au Collège
d'Alma, Denise Dallaire a tôt compris le pouvoir magique des mots. Elle a
préféré les poèmes, aimant leur alliance avec la voix. Depuis quatre ans, elle
les revêt de musique et les promène modestement au "bleu pays" qui
est le sien, avec la complicité de ses musiciens, son fils Patrick Lavoie,
violoncelliste multi instrumentiste, auteur compositeur, et son neveu Éric
Dallaire, guitariste blues. Un trio que le public pourra entendre, ce samedi
soir, au Café du Clocher d'Alma.
"Les mots nous aident à prendre
conscience de la vie qui nous entoure comme du monde intérieur qui s'agite en
chacun de nous. Ils nous mettent en relation avec le destin des hommes. Alors
on ne peut rester avec ses textes, il faut les partager."
Héritière de la littérature française,
on ressent sa filiation avec les grands de la chanson. Le style est riche,
achevé, dense. Les influences demeurent cependant empreintes de sa terre
natale. Une poésie nourrie d'espace autant que du vent soulevant les vagues du
Piékouagami, si orgueilleusement large qu'on peut y voir des marins aborder le
rivage.
Denise Dallaire alimente sa poésie
au feu de l'émotion. Elle est l'éternelle amoureuse de l'homme rencontré sur
les rives du lac, "Quand il s'est approché/ pour me prendre un baiser/
ses bras m'ont entourée/ de ton immensité" faisant siens tous les
amours qui les ont précédé, "Visiteur égaré/ Traverse les montagnes/ On
peut te raconter/ Ce pays et son âme/ Tant de générations/ ont bâti leurs
saisons/ Elles y ont défriché/ cette étroite vallée." (Obsession d'un
lac)
Saisissant les humeurs de la
planète, les drames des continents, elle énonce et dénonce sans renoncer: "Mais
moi je crois encore/ à nos frères devenus sages/ fermant la boîte de Pandore/
Dans ce petit village." (Je crois encore)
Incontestablement fille du Lac
Saint-Jean, elle demeure lucide sur les réalités, sachant en saisir les ombres
comme les lumières. Préoccupée par ce qui se passe ici, comme ailleurs, son
regard demeure cependant plein d'une nature dont, elle dit, savoir humer les
odeurs. "J'ai plongé dans mon cœur/ pour cueillir dans mon équateur/
mes coquillages." (Mon baluchon)
Cette rencontre avec Denise
Dallaire, ses chansons, sa guitare, c'est, a-t-elle avoué, sa première entrevue
journalistique. Elle ne sait rien des chemins à parcourir pour amener le public
à la suivre. L'entendre une fois, c'est vouloir l'entendre encore. Ce serait
dommage, sachant qu'elle existe, de se priver de l'écouter. Heureusement, elle
envisage de réaliser un premier album dont j'écoute le démo en écrivant ces
lignes... pour la cinquième fois.
Le Quotidien
Arts et spectacles, samedi 1 avril 2006, p. 28
Denise Dallaire
Un baluchon plutôt bien rempli!
Laforge, Christiane
Arts et spectacles, samedi 1 avril 2006, p. 28
Denise Dallaire
Un baluchon plutôt bien rempli!
Laforge, Christiane
Alma
- Dans le baluchon de Denise Dallaire, auteur compositeur d'Alma, le rêve de
chanter a transformé ses coquillages en coffret magique. On n'y entend pas
seulement les sons marins du grand lac plat Piékouagami mais aussi le murmure
des mots poétiques qui se posent au creux de l'oreille avec la légèreté d'un
vol de papillon. Hier à Alma, Denise Dallaire lançait "Mon
baluchon", un tout premier album aux allures très professionnelles.
Les
textes sont la grande force de cette auteure. Depuis quinze ans, elle enseigne
la littérature au Collège d'Alma, depuis toujours elle écrit des poèmes et
depuis quelques années elle chante dans le circuit local des boîtes et des
récitals fréquentés par les Poètes du Bleu pays.
"Je
rêvais de grandes odyssées/de clairs de lunes éclaboussées/ de rimaillages.
J'ai plongé au fond de mon coeur/ pour cueillir dans son équateur/mes
coquillages."
Amoureuse
des mots
Grande
amoureuse des mots, l'âme tissée en fibre d'artiste, Denise Dallaire a pris le
temps de vivre avant de se dire. Compagne d'un artiste peintre et sculpteur
(Jean-Bernard Lavoie), mère de quatre enfants dont le musicien Patrick Lavoie,
elle s'est révélée au public petit à petit, surtout depuis janvier 2005,
superbement entourée d'Éric Dallaire à la guitare et de Patrick Lavoie au
violoncelle.
Intensité
Ce
premier album compte 11 chansons, toutes intenses. Denise aurait assez de
compositions pour deux autres albums, confie son neveu Éric Dallaire dans un
texte émouvant qui décrit l'univers de la chanteuse. Souhaitons qu'elle les
réalise, pour partager avec elle ce regard lucide, indulgent cependant, sur
notre monde. Sensible au sort des autres, elle chante aussi bien la tendresse,
"Te parler d'elle", "T'as de beaux yeux tu sais" que de
tristesse, "Le mercredi 14 mars" et la révolte "Je crois
encore".
Urgence
de vivre
Denise
Dallaire vit une heure importante. Elle illustre avec grâce ces femmes de
talent qui ont été tour à tour compagnes et mères, différend de quelques
décennies le temps des feux de la rampe.
Tout
arrive. Dans le sillon de ses pas, elle laisse déjà une part d'héritage,
"Mon baluchon". Le lancement de cet album prend tout son sens, en
lisant la confidence d'Éric.
Récemment,
ses efforts pour construire son œuvre ont été contrés par un malheur
inqualifiable: au moment où ses enfants sont grands et où elle peut enfin se
consacrer davantage à son travail artistique, le cancer la frappe pour la
deuxième fois de sa vie.
Ressentant
plus fortement encore l'urgence de laisser un héritage à ses proches, ne pas
disparaître tout à fait, se survivre, Denise Dallaire annonce: "J'ai
dans mon baluchon encore de nombreuses chansons et non les moins belles, que
j'aimerais enregistrer dans un avenir rapproché." Que
nous aimerions entendre, pour la richesse des textes, le timbre si particulier
de cette voix douce et rauque, pour la beauté des mélodies.
Le Quotidien
Arts, samedi 15 mars 2008, p. 32
Denise Dallaire au Côté-Cour
Plongeon au fond de son cœur
Laforge, Christiane
Arts, samedi 15 mars 2008, p. 32
Denise Dallaire au Côté-Cour
Plongeon au fond de son cœur
Laforge, Christiane
JONQUIÈRE
- Denise Dallaire débarque ce soir au Côté-Cour avec son "Baluchon"
rempli de mots vécus.
"J'avais
rempli mon baluchon / Et je savais quelques chansons / Pour tout bagage / Je
voulais conter mes histoires / À celui qui voudrait bien croire / Mes paysages
/ Je rêvais de grande odyssée / De clairs de lune éclaboussés / De rimaillages
/ J'ai plongé au fond de mon cœur / Pour cueillir dans son équateur / Mes
coquillages".
Accompagnée
de trois musiciens, soutenue par les violoncelles, piano, contrebasse, banjo et
guitares, elle dévoilera le contenu de son bagage dans un spectacle mis en
scène par Léo Munger.
"J'ai
mis beaucoup d'amour et d'énergie dans ce projet qui m'a donné un second
souffle. Il m'a permis de vivre beaucoup de bonheur et je suis certaine qu'il
continuera à me réjouir bien au-delà de la prestation."
On
l'a surtout connue pour ses nombreux récitals dans la région, pour sa
participation aux Poèmes animés de Jonquière, ainsi qu'avec les Poètes du bleu
pays, par ses passages entendus à Espace musique de Radio-Canada lors
d'émissions animées par Claude Saucier et François Dompierre. Et surtout par
son premier album "Mon Baluchon", un premier opus de qualité
réalisé en 2007 et lancé au Verre Bouteille de Montréal lors d'un spectacle
qu'elle y a présenté l'an dernier, un 14 mars.
À
un jour près, un an plus tard, Denise Dallaire revient en force sur la scène du
Côté-Cour chanter ses chansons dont plusieurs figureront sur le disque promis
pour l'automne. Musique et arrangements sous la direction de Patrick Lavoie, le
compositeur qui a signé la musique du film "Tout est parfait"
d'Yves-Christian Fournier. Sébastien Pellerin et Pierre-Emmanuel Lyonnaz
complètent son équipe de musiciens.
Luttant
farouchement contre la maladie (cancer), Denise Dallaire, professeur de
littérature, met son congé d'invalidité au profit de la poésie. Elle va
pianissimo, économe de cette énergie si essentielle à sa survie, mais ne
résistant pas à toutes les tentations. C'est ainsi qu'elle répondra à celle du
Festival des arts de Clifden (Irlande) où le responsable a succombé au charme
de ses chansons. "J'y suis allée l'année dernière et j'ai laissé mon
album au responsable. Il a été conquis même sans comprendre les paroles.
Surprenant n'est-ce pas?" Au cours du même voyage, elle compte
traverser la Manche, jusqu'au Sentier des Halles de Paris où, peut-être, un
Monsieur Morillon se laissera convaincre de la laisser chanter.
Bien
sûr, ce qui lui tient à cœur - à nous aussi qui l'avons entendue - est son
prochain album. "Celui-ci tarde car mon directeur musical (son fils
Patrick Lavoie), est actuellement très occupé. C'est lui qui a fait la musique
du film "Tout est parfait". Il a aussi fait tous les arrangements de
mes chansons sauf "Les clubs vidéo". Il travaille sur le premier
album de "L'Attisée", un groupe traditionnel dans lequel on retrouve
ma fille (bac en interprétation piano à Montréal) et mon gendre (maîtrise en
guitare à Laval). Même si j'ai des chansons actuellement pour près de deux
albums, je dois attendre le bon moment."
Pour
ses fans, l'attente ne sera que de quelques heures avant son entrée sur la
scène du Côté-Cour, ce samedi 15 mars.
---
Denise, Oh! Denise, ton souvenir demeure un
coquillage cueilli sur les bords du Piékouagami. Je le colle à l'oreille de mon cœur pour t'entendre toujours encore et encore...
***
Quelques liens
http://www.myspace.com/denisedallaire
http://www.sagamie.org/artistes/denise.dallaire/Fiche-DeniseDallaire.html
http://nfo.raidrush.ws/release/197549-denise_dallaire-mon_baluchon-fr-2006-wus.html
Merci Christiane pour tes beaux articles sur ma mère, qui était tellement sensible et passionnée. Elle faisait enfin son rêve, être une artiste à temps plein. Mais ce temps lui a manqué. Et l'énergie aussi les dernières années. Elle nous laisse un bel héritage, ses mots et sa voix resteront. Avec les grains du sablier qui lui coulait entre les doigts, elle s'était construit un château de sable, une forteresse, pleine de chansons, jusqu'à la dernière vague un peu trop forte qui l'emporta. Son recueil de poésie aussi venait d'être terminé en plus de son deuxième album. Et aussi, nous, ses enfants, à travers qui elle résonne toujours. Christiane, tu l'auras encouragée à continuer malgré son état, et je t'en remercie infiniment.
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