La fille du Tambour-Major
Production 2014 de la Société d'art lyrique du royaume
© André-Anne Lachaine photographie
Si la générale de la 42e production de la Société d’Art lyrique du royaume est déjà un régal, que sera la grande première ce soir?
Un rythme vif, une mise en scène rigoureuse, un jeu théâtral impeccable, une suite de tableaux équilibrés, de l’action et une distribution où chacun parvient à nous convaincre être le meilleur.
Dès le premier acte, le ton est donné. C’est enlevant, souvent drôle, parfois coquin. L’oreille ravie par la musique, le spectateur est entrainé dans le plaisir d’un opéra comique où s’entrechoquent avec bonheur histoires d’amour et de guerre. Sur la scène jeudi soir 6 février 2014, sans doute parce qu’ils n’avaient pas tout le poids d’une première devant une salle comble, choristes et solistes semblaient s’amuser ferme et cela fut contagieux.
Une nuit plus tard, je me demande quel fut le meilleur moment? Ce qui est remarquable dans cette production saguenéenne, menée de main de maître par Dario Larouche à la mise en scène ainsi que Louise Bouchard à la direction artistique et Céline Perreault chef de chœur, c’est la permanence de la qualité qui se manifeste du début à la fin. Et pourtant, la barre est haute dès le premier acte qui se passe dans le jardin d’un couvent de Biella en Italie, alors que l’espiègle Stella fait miroiter à ses sœurs le plaisir de croquer la pomme. Si l’on demeure attentif, on comprendra tôt qu’il y a très souvent un deuxième sens au propos d’apparence anodine. Cela ajoute à la saveur de ce joyeux moment.
Les choristes et acteurs sont très présents sur scène. C’est d’ailleurs un des points forts de cette 100e opérette d’Offenbach, d’autant plus qu’ils jouent aussi bien qu’ils chantent. Une prestation qui n’a rien d’amateur.
La soprano Diane Doré dans le rôle de la Sœur supérieure illustre bien à quel point le talent foisonne au royaume. Christian Ouellet, dans la peau du Marquis Bambini, jongle toujours aussi efficacement avec le chant et le loufoque. On se souviendra sûrement de son ineffable «Maiiiiiiiis nonnnnnnnnn.»
Si le baryton Pierre-Étienne Bergeron a un rôle plus modeste au IIIe acte - Clampas, l’aubergiste de Milan chez qui se réfugient Claudine et Robert – il a le temps de démontrer la polyvalence de son talent de comédien et de chanteur. Une belle voix solide.
Le beau ténor, Isabeau Proulx-Lemire est méconnaissable dans la vieille peau du duc Della Volta. Il donne du panache à un personnage insignifiant anxieux de marier (vendre) sa fille au riche marquis soucieux de redorer son blason.
Le ténor François-Olivier Jean, campé dans le rôle de l’amoureux éconduit par la truculente Claudine, aurait passé pour humble faire-valoir s’il n’avait pas créé une de meilleures surprises dans la scène hilarante du monsignore et neveu du gouverneur. Soudain, sa présence comme sa voix semblent avoir pris de l’ampleur.
Alexandre Sylvestre, baryton-basse, est irrésistible de charme dans le rôle de Monthabor, le tambour-major. Mari abandonné et père éploré à la recherche de sa fille qu’il retrouvera avec bonheur…quoique les retrouvailles provoqueront une réaction plutôt surprenante. Mais ne dévoilons pas. Laissons aux spectateurs le plaisir de prendre leur pied. Une très belle voix qui a du brio et de la profondeur.
Dominique Côté crée un lieutenant convaincant. Il avait confié devoir protéger sa voix lors de la générale afin de donner sa pleine mesure à la première de ce soir. Si, retenue, sa voix de baryton a cette puissance quel bel augure pour les prochaines représentations. Une voix chaude, ample et un jeu de scène très expressif.
Je ne chercherai même pas à comparer les trois sopranos. Toutes m’ont séduite. Stéphanie Lessard dans le rôle de Claudine est solide, puissante, un registre très riche. Sans omettre un talent de comédienne lui permettant d’aller très loin dans le baroque évitant de verser dans la caricature de ce personnage coloré.
Marianne Lambert crée une ravissante Stella, jeune, fougueuse, mutine, forte d’une voix qui se module à toutes ses fantaisies. Du cristal.
Je l’avoue, j’ai craqué pour Nathalya Thibault. Un rôle à sa mesure que celui de la duchesse Della Volta. Elle joue avec audace, sans pudeur, sans mièvrerie et elle chante, d’une voix très belle, avec un aplomb qui nous comble. Il faut la voir dans ce simple va-et-vient de sa première scène. On ne parvient pas à la quitter des yeux tellement elle a de la présence. Tout son corps parle, vibre et communique une irrésistible envie de s’emparer de l’espace avec gourmandise.
Sur toile de fond de la campagne d’Italie, quelques jours avant la bataille de Marengo, l’arrivée d’une troupe de soldats français émoustille autant qu’elle effraye les couventines qui fuient en oubliant Stella. Sa rencontre avec le lieutenant Robert va contrarier les projets de mariage caressé par le duc Della Volta déterminé à user de ses droits paternels. Contraint d’accueillir les Français dans son château, le lieu sera propice à faire surgir le passé. Dans un beau chaos d’émotions, les évènements se précipitent jusqu’à cette scène très puissante avec Stella, telle l’héroïne du célèbre tableau de Delacroix, qui nous entraîne vers une fin heureuse où l’orchestre, dirigé par Jean-Philippe Tremblay, nous emporte dans l’émotion avec Le chant du départ évoquant l’entrée de l’armée française dans Milan.
Des décors sobres et très efficaces qui inspireront quelques réflexions amusantes au fil de la présentation. Des costumes, coiffures et maquillages très réussis. Les talents réunis de Christian Roberge (scénographe), Jacinthe Dallaire (costumière), Alexandre Nadeau (éclairagiste), Francis Bouchard (chef coiffeur).
À voir ce vendredi 7 février, ainsi que samedi et dimanche 8 et 9 février, à l'auditorium du Cégep de Chicoutimi.
Un très bon commentaire de Denise Pelletier sur son blogue Spécial du jour ICI
Que croyez-vous que ma petite-fille espérait plus que tout après avoir assisté à la générale de La fille du Tambour-Major? Avec gentillesse, la directrice artistique Louise Bouchard, a invité Élika à la suivre à l'arrière-scène. Et voici quelques photos de ce beau moment.
Un rythme vif, une mise en scène rigoureuse, un jeu théâtral impeccable, une suite de tableaux équilibrés, de l’action et une distribution où chacun parvient à nous convaincre être le meilleur.
Photo © Andrée-Anne Lachaine photographie |
Une nuit plus tard, je me demande quel fut le meilleur moment? Ce qui est remarquable dans cette production saguenéenne, menée de main de maître par Dario Larouche à la mise en scène ainsi que Louise Bouchard à la direction artistique et Céline Perreault chef de chœur, c’est la permanence de la qualité qui se manifeste du début à la fin. Et pourtant, la barre est haute dès le premier acte qui se passe dans le jardin d’un couvent de Biella en Italie, alors que l’espiègle Stella fait miroiter à ses sœurs le plaisir de croquer la pomme. Si l’on demeure attentif, on comprendra tôt qu’il y a très souvent un deuxième sens au propos d’apparence anodine. Cela ajoute à la saveur de ce joyeux moment.
© Andrée-Anne Lachaine photographie |
© Andrée-Anne Lachaine photographie |
Les choristes et acteurs sont très présents sur scène. C’est d’ailleurs un des points forts de cette 100e opérette d’Offenbach, d’autant plus qu’ils jouent aussi bien qu’ils chantent. Une prestation qui n’a rien d’amateur.
Diane Doré (soeur supérieure) et Isabeau Proulx-Lemire (le duc Della Volta)
© Andrée-Anne Lachaine photographie
Christian Ouellet alias Marquis de Bambini
© Andrée-Anne Lachaine photographie
Si le baryton Pierre-Étienne Bergeron a un rôle plus modeste au IIIe acte - Clampas, l’aubergiste de Milan chez qui se réfugient Claudine et Robert – il a le temps de démontrer la polyvalence de son talent de comédien et de chanteur. Une belle voix solide.
Le beau ténor, Isabeau Proulx-Lemire est méconnaissable dans la vieille peau du duc Della Volta. Il donne du panache à un personnage insignifiant anxieux de marier (vendre) sa fille au riche marquis soucieux de redorer son blason.
Duc Della Volta (Isabeau Proulx-Lemire), Monsignore (François-Olivier Campeau), Monthabor (Alexandre Sylvestre), Stella (Marianne Lambert)
© Andrée-Anne Lachaine photographie
Alexandre Sylvestre (Monthabor) et Nathalya Thibault (duchesse Della Volta)
© Andrée-Anne Lachaine photographie
Stella, son lieutenant (Dominique Côté), le duc Della Volta
© Andrée-Anne Lachaine photographie
Je ne chercherai même pas à comparer les trois sopranos. Toutes m’ont séduite. Stéphanie Lessard dans le rôle de Claudine est solide, puissante, un registre très riche. Sans omettre un talent de comédienne lui permettant d’aller très loin dans le baroque évitant de verser dans la caricature de ce personnage coloré.
Marianne Lambert crée une ravissante Stella, jeune, fougueuse, mutine, forte d’une voix qui se module à toutes ses fantaisies. Du cristal.
Griolet (François-Olivier Jean) et sa belle Claudine (Stéphanie Lessard)
© Andrée-Anne Lachaine photographie
Nathalya Thibeault duchesse Della Volta
© Andrée-Anne Lachaine photographie
Je l’avoue, j’ai craqué pour Nathalya Thibault. Un rôle à sa mesure que celui de la duchesse Della Volta. Elle joue avec audace, sans pudeur, sans mièvrerie et elle chante, d’une voix très belle, avec un aplomb qui nous comble. Il faut la voir dans ce simple va-et-vient de sa première scène. On ne parvient pas à la quitter des yeux tellement elle a de la présence. Tout son corps parle, vibre et communique une irrésistible envie de s’emparer de l’espace avec gourmandise.
Sur toile de fond de la campagne d’Italie, quelques jours avant la bataille de Marengo, l’arrivée d’une troupe de soldats français émoustille autant qu’elle effraye les couventines qui fuient en oubliant Stella. Sa rencontre avec le lieutenant Robert va contrarier les projets de mariage caressé par le duc Della Volta déterminé à user de ses droits paternels. Contraint d’accueillir les Français dans son château, le lieu sera propice à faire surgir le passé. Dans un beau chaos d’émotions, les évènements se précipitent jusqu’à cette scène très puissante avec Stella, telle l’héroïne du célèbre tableau de Delacroix, qui nous entraîne vers une fin heureuse où l’orchestre, dirigé par Jean-Philippe Tremblay, nous emporte dans l’émotion avec Le chant du départ évoquant l’entrée de l’armée française dans Milan.
© Andrée-Anne Lachaine photographie
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À voir ce vendredi 7 février, ainsi que samedi et dimanche 8 et 9 février, à l'auditorium du Cégep de Chicoutimi.
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Dans l'édition du Quotidien du 8 février, Roger Blackburn signe un texte fort élogieux au sujet de La fille du Tambour-Major de la SALR. (C'est par erreur que le texte de Roger a été attribué à Daniel Côté dans l'édition du Quotidien). Le lien ICIUn très bon commentaire de Denise Pelletier sur son blogue Spécial du jour ICI
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Le coin d'une jeune fan
Il n'est jamais trop tôt pour initier les enfants aux arts de la scène. Il faudrait plusieurs mains pour compter les spectacles que cette petite fille a déjà vu depuis sa naissance. Et elle en redemande. Alors, sous l'arbre de Noël, chaque 31 décembre, sa mamieke dépose une enveloppe lui promettant d'assister à l'opérette de la Société d'art lyrique du royaume.
À 4 ans, conquise par Les Brigands présenté en 2012 et plus encore par Marie-Ève Munger, Élika Laforge est devenue fan des opéras comiques. En 2013, elle a applaudi Orphée aux enfers, osant demander la permission de rencontrer les chanteurs après le spectacle. Ce qui fut autorisé par la directrice générale Hélène Gaudreault. Cela lui a permis de recueillir plusieurs autographes, dont celui de son coup de cœur, le ténor Antonio Figuerga qui incarnait Orphée. Alors qu'elle remerciait le bel Antonio, celui-ci a mis un genou au sol pour être au niveau de l'enfant et a pris ses mains dans les siennes pour lui répéter ce qu'il venait de lui écrire : « Élika, c'est à moi, c'est à nous de te remercier. Merci beaucoup de ta précieuse présence. »
Alexandre Sylvestre s'approche à son tour. |
Des sourires qui s'entrecroisent |
Marianne Lambert et Élika Laforge |
Marianne Lambert voit s'approcher la photographe |
Élika 6 ans, rencontre l'héroïne de La fille du Tambour-Major, Marianne Lambert © Andrée-Anne Lachaine photographie |
Via FB : Bravo Nathalya!
RépondreEffacerVia FB : Bravo Nathalya. Tu dois être tellement magnifique. Comme je souhaiterais te voir. Xxxx
RépondreEffacerVia FB : Une bonne main d'applaudissement ma belle Nathalya VeganDiva Walküre xx
RépondreEffacerVia FB : Wow! Quelle belle critique! Tu le mérites tellement! Bravo Nathalya!
RépondreEffacerVia FB : Bravo ma chère Nathalya! Quelle belle critique pour toi! Tu le mérites tellement! xx
RépondreEffacerVia FB : Yé! Super. Comment je fais pour t'entendre chanter moi?
RépondreEffacerVia FB : Merci Christiane Laforge pour cette délicieuse critique... vous m'avez fait pleuré... xoxox
RépondreEffacerVia FB : Natalya. Cette critique est encore plus élogieuse. J'espère pouvoir me rendre au Saguenay t'entendre un de ces quatre.
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