mercredi 15 août 2012

Miro... une famille de géants

Miro et son papa Jean Angers
Photo empruntée à la page Facebook En support à Jean Angers

Impossible de ne rien dire devant l'inévitable et tant redouté départ de Miro Angers-Laurin, cet enfant lumineux que son père nous a permis de mieux connaître en racontant ses joies des neuf derniers mois. La mort de Miro fait mal là où sa courte vie à pris tant d'importance.

Il faut faire connaître l'histoire de cette famille qui a transformé un drame, le cancer inopérable condamnant le petit garçon à moins de 12 mois de survie, en l'expression d'un amour absolu. Les vraies valeurs d'une humanité ont un nom : Miro Angers, fils de Jean Angers, fils de Nadine Laurin, frère de Roxane. 

Octobre 2011
Jeune garçon de 11 ans plein d'entrain, voilà que soudain sa vie bascule. Son père explique sur la page Facebook qu'il met en ligne pour son fils :

17 oct on constate que Miro a de la difficulté avec son coté droit (marcher, écrire, etc).
19 oct on va a l'urgence ou il passe une batterie de tests.
21 oct verdict :  tumeur au cerveau,transfert à Ste-Justine
22 oct À Ste-Justine, on nous apprend que la tumeur est inopérable. Miro suivra des traitements de radiothérapie qui devraient lui rendre une vie normale pour quelque mois, mais son espérance de vie se situe entre 12 à 18 mois.

Confrontés à ce terrible verdict, père, mère et grande sœur quittent travail et études afin de rester auprès de Miro. Ils veulent que chaque journée soit entièrement consacrée à tout faire pour que Miro soit heureux.

Un article de Mélyssa Gagnon  publié dans Le Quotidien du Saguenay-Lac-Saint-Jean relate cet engagement exceptionnel de la famille Angers-Laurin. Je trouve cela formidable. Voilà des gens qui savent ce qui est vraiment important. Et comme des centaines d'autres personnes partageant ce point de vue, je me retrouve à aller plus loin que l'émotion ressentie et participe à une des activités bénéfices organisée par les professeurs et les élèves de l'école du village de Miro. Nul besoin de me répéter, on en retrouve le récit à cette page.

Je ne reprendrai que ce poème écrit pour lui, car derrière les mots s'inscrit non seulement ce que Miro m'inspire (j'utilise le présent à bon escient car, pour moi, Miro ne se dira jamais au passé, encore moins à l'imparfait), mais aussi la source de courage qu'il a été dans mon propre combat. Miro est la leçon de vie que cette famille nous a tous léguée.

Ode à Miro

Je conjugue au présent
Chaque instant de ce mois
Sachant ne pas avoir
Le temps de te connaître

Ton entrée dans ma vie
Coup de poignard au cœur
Et pourtant ton sourire
Me parle de bonheur

Tu es le géant
Et moi le pied d’argile
Ton courage est plus grand
Que la rage qui m’anime

Du haut de tes 11 ans
Tu éclaires nos routes
Comme un phare sur l'océan
Nous évite l’écueil

Ton nom devient symbole
Des enfants de nos vies
Ton combat nous rappelle
Que chacun est précieux

Car telle est la leçon
Que ta famille nous donne
Rien n’est plus important
Que le temps de Miro


Christiane Laforge
27 novembre 2011

« Ce matin à 9h, un papillon a pris son envol vers le ciel. Il n'est plus là pour vous offrir son sourire. À partir de maintenant, vous devrez vous contentez du mien... S'il-vous-plait, continuez de nous envoyez vos sourires pour nous et pour les autres familles qui vivent le même combat! », a écrit Jean Angers, ce mercredi 15 août 2012.  

Si bouleversé que l'on soit devant la mort de Miro, saurons-nous rendre à ses parents la présence, le soutien et la générosité dont ils ont fait preuve? Savoir être là pour les aider à ne jamais douter d'avoir choisi la meilleure des réponses face à l'adversité, savoir soutenir leur admirable courage et contribuer à ce que, malgré les larmes inévitables, ils puissent encore sourire... et nous avec eux.

 Avec tant d'à propos, Alain Lanctôt écrit sur le mur du groupe En soutien à Jean Angers : « Jean, Nadine, Romane, les souffrances de Miro sont maintenant terminées, mais je sais que la vôtre commence. Vous avez été forts, vous avez été courageux, vous avez été présents, vous avez couvert Miro d'un amour si beau et si inconditionnel que la terre entière vous a entendus et regardés. Il est maintenant temps de pensez à VOUS.

Vous avez le droit d'avoir mal. Vous avez le droit de souffrir. Vous avez le droit de vous couper du monde si vous le désirez. Vous avez le droit de vous refermer sur vous même en famille. Vous avez le droit de crier votre douleur. Vous avez le droit de pleurer toutes les larmes de votre corps. Vous avez le droit de prendre le temps qu'il vous faudra et personne, non personne n'a le droit de vous juger. Que la vie vous soit douce pour traverser cette brousse. »

 J'aimerais simplement ajouter : vous avez le droit de compter sur nous.

***

Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !
Alphone de Lamartine


 

mercredi 8 août 2012

Pas adieu mais à toujours Denise Dallaire


  

Je rêvais de grandes odyssées
de clairs de lunes éclaboussées
de rimaillages
J'ai plongé au fond de mon coeur
pour cueillir dans son équateur
mes coquillages 
  (Denise Dallaire) 

Alors que passe le jour, chacun accaparé par les préoccupations et les joies de sa propre vie, si près de nous et en même temps si loin, d'autres franchissent l'ultime pas. Et l’on ressent soudain comme un grand vide, parce l’adieu inattendu nous rappelle combien cette personne nous était précieuse.

C’est par le mot de Marie-ChristineBernard, que j’apprends avec tristesse le décès de l’auteur-compositeur DeniseDallaire. Nous avons fréquenté la même école, la même classe. Nos retrouvailles tardives ont eu lieu dans la salle de rédaction du Quotidien de Chicoutimi. Elle avait apporté sa guitare et m’a fait vivre un moment inoubliable de ma carrière.

Denise, je veux reprendre ici ce que ton passage m’avait alors inspiré, ainsi que redire tout le bien que .je pensais de tes chansons et premier album

 Le Quotidien
Les Arts, samedi 22 janvier 2005, p. 26

Denise Dallaire chante et enchante

Laforge, Christiane
Alma - Il y a, comme ça, des perles inconnues sur les rives d'un lac, qui soudain se révèlent, parant le coeur de qui saura les prendre. Denise Dallaire est de celles-là. Il lui a suffit d'une guitare pour habiter une minuscule salle d'entrevue et la transformer en scène privée. Elle y a déversé ses mots et sa musique avec tant de spontanéité qu'on s'en empare, le temps de se dire: "il ne faut pas que cette voix se taise."

Poète depuis jadis, membre du collectif Les Poètes du Bleu pays, professeure de littérature au Collège d'Alma, Denise Dallaire a tôt compris le pouvoir magique des mots. Elle a préféré les poèmes, aimant leur alliance avec la voix. Depuis quatre ans, elle les revêt de musique et les promène modestement au "bleu pays" qui est le sien, avec la complicité de ses musiciens, son fils Patrick Lavoie, violoncelliste multi instrumentiste, auteur compositeur, et son neveu Éric Dallaire, guitariste blues. Un trio que le public pourra entendre, ce samedi soir, au Café du Clocher d'Alma.

"Les mots nous aident à prendre conscience de la vie qui nous entoure comme du monde intérieur qui s'agite en chacun de nous. Ils nous mettent en relation avec le destin des hommes. Alors on ne peut rester avec ses textes, il faut les partager."

Héritière de la littérature française, on ressent sa filiation avec les grands de la chanson. Le style est riche, achevé, dense. Les influences demeurent cependant empreintes de sa terre natale. Une poésie nourrie d'espace autant que du vent soulevant les vagues du Piékouagami, si orgueilleusement large qu'on peut y voir des marins aborder le rivage.

Denise Dallaire alimente sa poésie au feu de l'émotion. Elle est l'éternelle amoureuse de l'homme rencontré sur les rives du lac, "Quand il s'est approché/ pour me prendre un baiser/ ses bras m'ont entourée/ de ton immensité" faisant siens tous les amours qui les ont précédé, "Visiteur égaré/ Traverse les montagnes/ On peut te raconter/ Ce pays et son âme/ Tant de générations/ ont bâti leurs saisons/ Elles y ont défriché/ cette étroite vallée." (Obsession d'un lac)

Saisissant les humeurs de la planète, les drames des continents, elle énonce et dénonce sans renoncer: "Mais moi je crois encore/ à nos frères devenus sages/ fermant la boîte de Pandore/ Dans ce petit village." (Je crois encore)

Incontestablement fille du Lac Saint-Jean, elle demeure lucide sur les réalités, sachant en saisir les ombres comme les lumières. Préoccupée par ce qui se passe ici, comme ailleurs, son regard demeure cependant plein d'une nature dont, elle dit, savoir humer les odeurs. "J'ai plongé dans mon cœur/ pour cueillir dans mon équateur/ mes coquillages." (Mon baluchon)

Cette rencontre avec Denise Dallaire, ses chansons, sa guitare, c'est, a-t-elle avoué, sa première entrevue journalistique. Elle ne sait rien des chemins à parcourir pour amener le public à la suivre. L'entendre une fois, c'est vouloir l'entendre encore. Ce serait dommage, sachant qu'elle existe, de se priver de l'écouter. Heureusement, elle envisage de réaliser un premier album dont j'écoute le démo en écrivant ces lignes... pour la cinquième fois.

   
Le Quotidien
Arts et spectacles, samedi 1 avril 2006, p. 28

Denise Dallaire
Un baluchon plutôt bien rempli!

Laforge, Christiane
Alma - Dans le baluchon de Denise Dallaire, auteur compositeur d'Alma, le rêve de chanter a transformé ses coquillages en coffret magique. On n'y entend pas seulement les sons marins du grand lac plat Piékouagami mais aussi le murmure des mots poétiques qui se posent au creux de l'oreille avec la légèreté d'un vol de papillon. Hier à Alma, Denise Dallaire lançait "Mon baluchon", un tout premier album aux allures très professionnelles.

Les textes sont la grande force de cette auteure. Depuis quinze ans, elle enseigne la littérature au Collège d'Alma, depuis toujours elle écrit des poèmes et depuis quelques années elle chante dans le circuit local des boîtes et des récitals fréquentés par les Poètes du Bleu pays.
"Je rêvais de grandes odyssées/de clairs de lunes éclaboussées/ de rimaillages. J'ai plongé au fond de mon coeur/ pour cueillir dans son équateur/mes coquillages."

Amoureuse des mots

Grande amoureuse des mots, l'âme tissée en fibre d'artiste, Denise Dallaire a pris le temps de vivre avant de se dire. Compagne d'un artiste peintre et sculpteur (Jean-Bernard Lavoie), mère de quatre enfants dont le musicien Patrick Lavoie, elle s'est révélée au public petit à petit, surtout depuis janvier 2005, superbement entourée d'Éric Dallaire à la guitare et de Patrick Lavoie au violoncelle.

Intensité

Ce premier album compte 11 chansons, toutes intenses. Denise aurait assez de compositions pour deux autres albums, confie son neveu Éric Dallaire dans un texte émouvant qui décrit l'univers de la chanteuse. Souhaitons qu'elle les réalise, pour partager avec elle ce regard lucide, indulgent cependant, sur notre monde. Sensible au sort des autres, elle chante aussi bien la tendresse, "Te parler d'elle", "T'as de beaux yeux tu sais" que de tristesse, "Le mercredi 14 mars" et la révolte "Je crois encore".
Urgence de vivre

Denise Dallaire vit une heure importante. Elle illustre avec grâce ces femmes de talent qui ont été tour à tour compagnes et mères, différend de quelques décennies le temps des feux de la rampe.
Tout arrive. Dans le sillon de ses pas, elle laisse déjà une part d'héritage, "Mon baluchon". Le lancement de cet album prend tout son sens, en lisant la confidence d'Éric.

Récemment, ses efforts pour construire son œuvre ont été contrés par un malheur inqualifiable: au moment où ses enfants sont grands et où elle peut enfin se consacrer davantage à son travail artistique, le cancer la frappe pour la deuxième fois de sa vie.

Ressentant plus fortement encore l'urgence de laisser un héritage à ses proches, ne pas disparaître tout à fait, se survivre, Denise Dallaire annonce: "J'ai dans mon baluchon encore de nombreuses chansons et non les moins belles, que j'aimerais enregistrer dans un avenir rapproché." Que nous aimerions entendre, pour la richesse des textes, le timbre si particulier de cette voix douce et rauque, pour la beauté des mélodies.


Le Quotidien
Arts, samedi 15 mars 2008, p. 32

Denise Dallaire au Côté-Cour
Plongeon au fond de son cœur

Laforge, Christiane
JONQUIÈRE - Denise Dallaire débarque ce soir au Côté-Cour avec son "Baluchon" rempli de mots vécus.

"J'avais rempli mon baluchon / Et je savais quelques chansons / Pour tout bagage / Je voulais conter mes histoires / À celui qui voudrait bien croire / Mes paysages / Je rêvais de grande odyssée / De clairs de lune éclaboussés / De rimaillages / J'ai plongé au fond de mon cœur / Pour cueillir dans son équateur / Mes coquillages".

Accompagnée de trois musiciens, soutenue par les violoncelles, piano, contrebasse, banjo et guitares, elle dévoilera le contenu de son bagage dans un spectacle mis en scène par Léo Munger.

"J'ai mis beaucoup d'amour et d'énergie dans ce projet qui m'a donné un second souffle. Il m'a permis de vivre beaucoup de bonheur et je suis certaine qu'il continuera à me réjouir bien au-delà de la prestation."

On l'a surtout connue pour ses nombreux récitals dans la région, pour sa participation aux Poèmes animés de Jonquière, ainsi qu'avec les Poètes du bleu pays, par ses passages entendus à Espace musique de Radio-Canada lors d'émissions animées par Claude Saucier et François Dompierre. Et surtout par son premier album "Mon Baluchon", un premier opus de qualité réalisé en 2007 et lancé au Verre Bouteille de Montréal lors d'un spectacle qu'elle y a présenté l'an dernier, un 14 mars.

À un jour près, un an plus tard, Denise Dallaire revient en force sur la scène du Côté-Cour chanter ses chansons dont plusieurs figureront sur le disque promis pour l'automne. Musique et arrangements sous la direction de Patrick Lavoie, le compositeur qui a signé la musique du film "Tout est parfait" d'Yves-Christian Fournier. Sébastien Pellerin et Pierre-Emmanuel Lyonnaz complètent son équipe de musiciens.

Luttant farouchement contre la maladie (cancer), Denise Dallaire, professeur de littérature, met son congé d'invalidité au profit de la poésie. Elle va pianissimo, économe de cette énergie si essentielle à sa survie, mais ne résistant pas à toutes les tentations. C'est ainsi qu'elle répondra à celle du Festival des arts de Clifden (Irlande) où le responsable a succombé au charme de ses chansons. "J'y suis allée l'année dernière et j'ai laissé mon album au responsable. Il a été conquis même sans comprendre les paroles. Surprenant n'est-ce pas?" Au cours du même voyage, elle compte traverser la Manche, jusqu'au Sentier des Halles de Paris où, peut-être, un Monsieur Morillon se laissera convaincre de la laisser chanter.

Bien sûr, ce qui lui tient à cœur - à nous aussi qui l'avons entendue - est son prochain album. "Celui-ci tarde car mon directeur musical (son fils Patrick Lavoie), est actuellement très occupé. C'est lui qui a fait la musique du film "Tout est parfait". Il a aussi fait tous les arrangements de mes chansons sauf "Les clubs vidéo". Il travaille sur le premier album de "L'Attisée", un groupe traditionnel dans lequel on retrouve ma fille (bac en interprétation piano à Montréal) et mon gendre (maîtrise en guitare à Laval). Même si j'ai des chansons actuellement pour près de deux albums, je dois attendre le bon moment."

Pour ses fans, l'attente ne sera que de quelques heures avant son entrée sur la scène du Côté-Cour, ce samedi 15 mars.
---

Denise, Oh! Denise, ton souvenir demeure un coquillage cueilli sur les bords du Piékouagami. Je le colle à l'oreille de mon cœur pour t'entendre toujours encore et encore...

***

Quelques liens
http://www.myspace.com/denisedallaire
http://www.sagamie.org/artistes/denise.dallaire/Fiche-DeniseDallaire.html
http://nfo.raidrush.ws/release/197549-denise_dallaire-mon_baluchon-fr-2006-wus.html