samedi 31 janvier 2009

Jean-Marie Laberge


Euphorie- Bronze - Jean-Marie Laberge


«Dix ans, ça fait danser les idées» clament Les artistes de la Maestria.

En novembre 2008, pour célébrer le dixième anniversaire de leur association, 15 peintres et sculpteurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont invité 15 écrivains de la région à leur valse de la mémoire.

Chaque artiste devait réaliser une œuvre de grand format inspirée d’un site ou d’un évènement touristique de la région. À partir d’une photographie de la peinture ou de la sculpture, l’écrivain a écrit un texte inspiré de la pièce à laquelle il était jumelé. L’exercice a incité les uns et les autres à créer en toute confiance, les auteurs demeurant libre de décrire, commenter ou divaguer sur la composition visuelle soumise à leur regard.



La flutiste- Bronze.
Jean-Marie Laberge


Un piège! Car j’anticipais toute la poésie d’une envolée d’outardes, le ballet d’un banc de ouananiches ou encore le geste musicale d’un concertiste, thème que l’artiste sait si bien reproduire en occultant le corps du musicien pour n’en tailler que les seuls membres essentiels à l’instrument de musique.

Une idée préconçue de l’œuvre à décrire que nourrissaient également plusieurs auteurs à l’égard de «leur» artiste. Jusqu’à ce que, confrontés à l’œuvre proposée - dans ce cas précis, le site de la Pulperie de Chicoutimi - les ébauches de textes se sont envolées. En création, rien n’est plus agréable que l’inattendu.

Pour chaque jumelage, un face à face provocateur entre le visuel et la page blanche. Le pas de danse allait devoir se soumettre : l’artiste mène le bal, l’écrivain a suivi la cadence.


Menu minet - Bronze - Jean-Marie Laberge




C’est ainsi que

Eau Vivre
bas relief en aluminium coulé de Jean-Marie Laberge,
inspiré de La Pulperie de Chicoutimi
est devenu sous les mots
Nous sommes ce que nous avons été

Un peuple dur comme le métal, orgueilleux comme la cime d’un arbre, issus d’un royaume d’eau et de forêt, déversant sa science dans les papiers porteurs de notre savoir et de notre imagination, architecte d’une histoire dont la modernité d’abord taillée dans le bois, se coule aujourd’hui dans l’aluminium. Voilà ce que je vois dans le bas-relief de Jean-Marie Laberge, intitulé «Eau-Vivre», créé pour le 10e anniversaire de La Maestria.

L’art de Jean-Marie Laberge réside dans cette fascinante habileté à mouler dans les formes sculptées l’essence d’une vision. L’ensemble de son œuvre en témoigne. N’a-t-il pas coulé dans le bronze la grâce d’un vol d’outardes?


L'envol - Bronze - Jean-Marie Laberge

La singulière élégance de la marche des empereurs de l’Arctique?


L'heure du bain - Bronze - Jean-Marie Laberge

Ou l’expression et l’intensité du doigté musical ?



Le pianiste - Bronze - Jean-Marie Laberge

Sous la contrainte d’un thème touristique imposé, l’auteur du monument «Vers l’avenir», érigé en 1988 devant l’École Dominique-Racine, a surpassé la représentation visuelle d’un lieu. Sa murale, La Pulperie de Chicoutimi, allie le symbolisme, le narratif, le figuratif dans une allégorie, impressionnante par la savante complexité du contenu et la moderne simplicité du rendu.

Eau Vivre - Bas-relief aluminium - Jean-Marie Laberge

Au centre du bas-relief, trois visages d’hommes, empreints d’une sérénité intemporelle, s’emparent du premier regard. Qu’importe si les traits évoquent un nom précis! Dans les sillons de chaque visage, on devine la trace d’une population laborieuse contribuant à l’édification d’un patrimoine ancré dans les entrailles d’une terre féconde. À la gauche de la murale des bâtiments rappellent la grandeur du rêve de ces bâtisseurs dont l’œuvre a succombé dans la débâcle tragique d’une crise économique pour renaître en gardienne de notre mémoire. À la droite, le langage personnel de l’artiste va à l’essentiel de la forme, partant de l’arbre transformé en billots chutant vers l’eau tumultueuse dont la forte énergie remonte en une vague vers le papier se dévidant, comme des marches d’escalier, allant des premiers grands journaux vers la base hautement significative où nous lisons : «Le Progrès du Saguenay».

Le symbolisme de cette œuvre, racontant la grande histoire de l’industrie du bois et du papier, force motrice du développement du Saguenay-Lac-Saint-Jean, prend toute son ampleur d’avoir été coulée, en cette année 2008, dans les tons gris argent de l’aluminium.
Plus éloquente, c’est impossible!


Christiane Laforge
19 octobre 2008

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vendredi 23 janvier 2009

Y'EN A MARRE!

Une Lolita s’en va t’en guerre.


Mais pas de guerre sans victimes


Y'en a marre!

Si je ne me marie pas, c’est parce que je ne veux pas être mariée. Et j’assume.

En 1981, en prévision de mon mariage, j’ai payé un notaire pour qu’il prépare un contrat en séparation de biens. J’étais une femme adulte épousant un homme adulte, tous les deux conscients de nos droits et devoirs. C’était notre CHOIX d'homme et de femme LIBRES d’opter pour la séparation de nos biens.

En 1989, la ministre Monique Gagnon-Tremblay a concocté et imposé la loi 146 sur le patrimoine familial. Sous-entendant notre incapacité intellectuelle d’évaluer les conséquences de notre liberté d’établir un contrat d’union tel que nous le voulions. Heureusement pour les conjoints mariés avant le 1er juillet 1989, nous avons eu le privilège de retourner, à nos frais, devant un notaire, avant le 1er janvier 1991, pour nous soustraire à cette loi (close dont s’est prévalu la ministre elle-même, voir note à la fin). Une décision dont je me suis félicitée lors de mon divorce.

Il y a quelques années, toujours adulte, responsable et consciente de mes actes, je me suis engagée dans une union de fait. Pas question pour moi d’un mariage m’imposant les contraintes d’un régime matrimonial dont les règles ne me conviennent toujours pas (la loi 146 me prive du droit de disposer de mes biens à ma convenance). De toute façon, nous pouvons, si l’un et l’autre le veulent, établir un contrat d’union, conforme à ce que nous souhaitons.

Et voilà que l’issue d’un procès pourrait remettre MA liberté en question et celle de 34% des couples québécois qui ont choisi de ne pas se marier. Je me sens insultée quand les «très désintéressés» avocats mettent en doute la capacité des femmes et des hommes de prendre des décisions éclairées.

Que les enfants nés d’une union de fait soient protégés est légitime et souhaitable. Chaque parent doit être tenu de contribuer au bien-être de ses enfants de façon responsable et équitable.
Pour les adultes, à chacun d’assumer ses choix.

Sinon, quelle alternative restera-t-il aux amoureux désireux de cohabiter?

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Note 1 : 1.Tous les couples mariés tant avant qu'après le 1er juillet 1989 sont soumis aux dispositions relatives au patrimoine familial. Cependant, les couples mariés avant le 1er juillet 1989 pouvaient se soustraire à cette loi par une convention notariée signée avant le 31 décembre 1990. Au-delà de 60 000 couples se sont désengagés de l'application de cette loi. Mme Monique Gagnon-Tremblay, ministre qui avait parrainé cette nouvelle loi et qui avait vanté les mérites et les qualités intrinsèques de cette mesure de protection, s'est soustraite à l'application de cette loi. (S. Dansereau, 4 janvier 1990)


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samedi 17 janvier 2009

Aux âmes bien nées...

... La valeur n'attend point le nombre des années


Élika Laforge
arrière petite-fille de l'artiste peintre
Jean Laforge


Élika, 16 mois, réclame du bleu à sa maman,
mais elle ne le met pas seulement sur le papier




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