dimanche 3 février 2013

Mon fils Ariel a 30 ans


Le si beau regard de mon fils Ariel Laforge et son fils Victor
© Photo Andrée-Anne Lachaine

Dimanche 3 février 2013

Mon fils
Mon tendre, mon merveilleux enfant,
Mon Ariel,

Dans quelques heures, il y aura 30 ans révolus que tu es né. Et tu m’enchantes plus que jamais.

Lors de ton 25e anniversaire je t’écrivais ceci :

« Tu m’as tant appris : l’amour inconditionnel, l’abandon, la confiance, le courage, la résistance. Je t’ai donné la vie, il y a 25 ans. Toi, tu donnes le sens noble à ma vie depuis un quart de siècle. »

Pour tes 26 ans, j’ajoutais : « Pendant le quart d’un siècle tu as été mon étoile polaire. J’ai navigué sur des mers tourmentées sans jamais sombrer parce que tu étais là.

 Aujourd’hui, moins qu’hier je n’ai pas l’intention de rentrer au port. Mes voiles sont gonflées vers de nouveaux horizons. Et le plus troublant dans ce voyage sans fin, c’est de regarder mon ciel et de voir s’y multiplier les étoiles. 

Ce 3 février 2009, te voilà à ta 26e année d’existence. Tu es un homme, un époux, un père… Là est ta vie. Empare-toi d’elle mon fils aimé, car là est ton avenir. »

Ariel, Andrée-Anne, Victor, Isyëv, Élika en décembre 2012

Arrive 2010 où je déclare : « On voudrait retenir le temps pour prolonger l'émerveillement devant la beauté d'un enfant. Mais, ce serait retarder l'émerveillement ressenti devant l'enfant devenu homme. Et quel homme!

Voilà 27 ans que tu rends ma vie plus riche, plus belle, plus intense, plus ardente. Voilà 27 ans que mon cœur est ébloui par cet amour que tu m'inspires.

Lors de tes 28 ans, je fus plus discrète. Pas d’aveu public, mais foison de mots t’exprimant ce côté indéfectible de mon amour.

Puis, il y a eu 2012. Cette année parenthèse dans ma vie, où l’homme de 29 ans m’a prise dans ses bras robustes pour tenir contre lui tout le fardeau d’un combat à mener contre la menace d’un cancer invasif. Ce jour-là, mon fils, j’étais toute petite et toi très grand. Et pourtant ton étreinte silencieuse me confrontait non pas à la pitié mais à la confiance. Cette confiance de toi envers moi qui m’a toujours honorée autant qu’émerveillée. J’ai voulu en être digne.

Ce dimanche 3 février 2013, je craignais ne pas trouver les mots capables d’exprimer plus encore que tout ce que je t’ai déjà écrit. Il est là ce mot. Il a trois lettres, cinq lettres :

TOI
ARIEL
Mon petit marin précoce 
qui a su tenir la barre du voilier de ma vie dans la bonne direction

Ariel, sur le Fjord Saguenay


Toi, qui m’insuffles la force, le sens de la vie, la confiance, l’espoir.

Quand je te regarde, je suis incontestablement pétrie d’orgueil, de fierté et de reconnaissance. Merci à toi, Ariel, mon fils tant aimé.

Afin qu'ils subsistent et naviguent sur d'autres mers, j’ai envie te reprendre les mots de tes 8 ans. Ils sont encore aujourd’hui fixés sur le frigo, où les erreurs orthographiques deviennent des ajouts précieux :

Chère maman,
Je tiens beaucoup aux miens 
et à touts tes désirs les plus fous.
Je ne veux pas bloquer tes vœux.
Tu es mon quai de chargement d’amour.
Je te souhaite que tu ne meurs pas avant l’an trois milles
Ou ne me quitteras jamais
M’aime en pensée. 

***