vendredi 3 décembre 2010

Automne mortel

J'ai le deuil à l'âme ce décembre.

Qui suis-je? Des personnes aimées meurent l'une après l'autre et mes yeux se prennent pour l'océan. Des personnes admirées meurent et ma tête explose de souvenirs. De tout cela, amoureux, enfants, amis et famille parviennent à me consoler.

Mon espoir est en berne cependant, alors que rien ne panse la plaie mentale de l'assassinat d'un organisme culturel que j'aimais. Symbole de la démocratie parce que tout citoyen pouvait y coopérer. Symbole du dévouement parce que porté à bout de bras par des bénévoles voués à la promotion des arts de la scène. Symbole de l'efficacité reconnue et soulignée par Rideau en 2005 (voir ici). Avec l'aval et la complaisance d'une ministre libérale de la Culture, dérogeant aux règles de son propre ministère sur les conditions requises pour devenir « diffuseur majeur », le politique a eu raison du citoyen.  En confirmant son soutien à Diffusion Saguenay, Christine St-Pierre enterre tout espoir pour une coopérative culturelle portée par le citoyen. 

TDS requiem, mais non in pace.

Dans le cumul de toutes les inquiétudes exprimées sur le comportement des élus, que ce soit au municipal, au provincial ou au fédéral, en cette année 2010, la triste fin de la coopérative de développement culturel de Chicoutimi est ce qui me peine le plus. Sa mise à mort honteuse a tué ma foi. Je n'ai plus confiance.

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mercredi 17 novembre 2010

Pluie de larmes

Les mots tournent dans ma tête comme des rivaux réclamant la priorité.

Même problème avec les yeux. Les deuils rapprochés de plusieurs êtres chers réclament leur part de larmes. Mais justement, ce trop crée une digue et me voilà les yeux secs.

Alors, ce mercredi 17 novembre 2010, pluie et vent me font du bien. Larmes de pluie coulent sur la tristesse envahissante, car la mort d’aujourd’hui éveille celle d’hier. Les souvenirs joyeux tiennent la mesure des regrets de tout ce qui ne sera jamais plus. 

Du même souffle, le vent pousse au loin les colères, les indignations, l’amertume et les peurs animées par un déferlement d’informations désolantes d’une société en plein déclin. Mes 20 ans prennent un coup de vieux à constater que toutes les victoires de mes combats meurent au champ du déshonneur et du conservatisme de ceux-là même qui se battaient alors avec moi.

Maintenant.

Les mots s’apaisent dans ma tête comme des fans enfin comblés par l’entrée en scène de la réponse à ce qu’ils voulaient dire. Une image vaut mille mots affirment mes amis photographes. Voici donc l'avenir :
Élika Laforge, 3 ans
© Photo Andrée-Anne Lachaine

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mercredi 10 novembre 2010

Soudain Les Têtes Heureuses

Lucille Perron (Mrs. Venable) - Martin Giguère (Dr. Cukrowicz)
Maude Cournoyer (Catherine Jolly)
Dans Soudain l'été dernier de Tennessee Williams 
© Photo - Les Têtes Heureuses (Producteur)

Bien que les représentations soient bientôt terminées, impossible de passer sous silence la plus récente production des Têtes Heureuses dont plusieurs personnes forts avisées ont dit tout le bien qu'elles en pensaient : Dario Larouche ici et , Daniel Côté dans Le Progrès-Dimanche, Jacques Bouchard  ici, Denise Pelletier . Une voix discordante, Kevin Girard ici qu'on aurait tord d'ignorer. Tous ces avis nous confrontent à notre propre lecture de ce texte intense de Tenessee Williams qui, tout en nous reportant dans une Amérique où les choses se font mais ne se disent pas, des années 1950 et même antérieures, demeure très contemporain dans ce XXIe siècle en quête d'un puritanisme tout aussi hypocrite.

J'ai beaucoup aimé cette production des Têtes Heureuses. J'ai applaudi avec conviction à la mise en scène de Rodrigue Villeneuve, bridant ses interprètes à outrance pour que chaque voix occupe pleinement la scène. La parole plus que le geste! 

J'ai admiré le jeu convaincant de Lucille Perron, campant une Violet Venable traduisant tout le snobisme d'une classe, tout le déni d'une mère incestueuse (en pensée )et toute la douleur d'une femme qui se sait reniée. Je me suis laissé fasciner par la puissance expressive de Maude Cournoyer qui se réfugie dans la folie pour ne pas affronter la vérité qui lui a été imposée lors de l'été tragique où Sébastian Veneble est mort. Pédéraste se servant de sa mère, puis de sa jeune cousine pour attirer à lui de très jeunes garçons, ce personnage, que l'on ne verra ni n'entendra jamais, habite toute la scène par la force évocatrice des récits. Martin Giguère, le blond médecin spécialiste de la lobotomie, instaure, par sa retenue et une certaine froideur qu'il s'impose, le fil conducteur entre la vision contradictoire des deux femmes. 
La nettteté des décors dont les lignes pures et blanches assuraient une sorte d'équilibre dans cet univers démentiel, la lumière et la conception sonore cernaient les ambiances souvent dramatiques, parfois distantes provoquées par un texte d'une grande intensité. Des mots qui s'incrustent dans la mémoire, des images saisissantes dont le parallèle des oiseaux se jetant sur le jeunes tortues des îles Galapagos avec les enfants noirs se jetant sur l'homme blanc : les proies vengées.

Superbes Têtes Heureuses

Depuis leur première apparition, en 1982, Les Têtes Heureuses font du théâtre. Pas de la gestion, par de la « structurite » organisationnelle. Du théâtre dans le sens noble de cet art. Cette compagnie a fait école et nous a permis de vivre de grands moments. Leur façon d'être ne cadre pas avec les « critères » du ministère de la Culture. Comme l'expliquait Rodrigue Villeneuve au journaliste Roger Blackburn dans Le Quotidien, « La troupe de théâtre Les Têtes heureuses ne recevra plus de subvention du Conseil des arts et lettres du Québec. » Une somme de 30 000$ sur un budget global de 80 000 $ était versée cette année. Notons que la troupe a su maintenir un rythme de plusieurs productions annuelles  sans faire de déficit.  

Pourquoi couper l'investissement du Conseil des arts et lettres du Québec? « L'organisme gouvernemental voudrait qu'on embauche un directeur général à temps plein et du personnel dans un objectif de création d'emploi. »  Comme si le salaire versé  pour la mise en scène, les comédiens, les éclairages,  les décors, la musique, les costumes et autres travailleurs n'étaient pas un soutien à plusieurs emplois. Des travailleurs professionnels qui ont ainsi l'occasion de travailler de leur art dans LEUR région pour le bénéfice d'un public qui peut compter sur un plus grand choix de productions théâtrales, incluant des grands classiques avec les Têtes Heureuses.  

Oui, il y a des critères, présumés objectifs, conditionnels pour recevoir les « subventions » dites de fonctionnement. Mais ne pourrait-on pas penser que le résultat demeure le premier critère d'un Conseil des arts, sachant qu'il n'est pas si objectif que cela d'évaluer la rentabilité d'une troupe dans une région de 250 000 personnes comme une troupe métropolitaine où on dénombre un bassin de trois millions d'individus.

Interpellant ceux qui sont chargés de l’application des politiques et des programmes d’aide au fonctionnement des compagnies de théâtre, Rodrigue Villeneuve, cofondateur de la troupe Les Têtes Heureuses écrit sur leur site  : « [...] comme vient de le prouver l’annonce par le CALQ de l’éviction des TH du groupe des compagnies aptes à « fonctionner ». Grilles, modèles, tendances, ignorance soft des réalités et des expériences hors-centres, ignorance tout court, peur ou mépris de la réflexion, étroit esprit de corps, tout ça partagé bien plus qu’on pense de part et d’autre de la clôture séparant les fonctionnaires et mes pairs. À Montréal, on se bat, avec raison, pour sauver l’église de Très-Saint-Nom-de-Jésus et son orgue exceptionnel. Les TH, petit « trésor national vivant » comme on les appellerait peut-être au Japon, ne mériteraient-elle pas, elle aussi, une bataille pour leur survie ? Nouvelle « fatigue culturelle » ? Si encore on pouvait imaginer que le problème puisse aujourd’hui, au Québec, se poser de nouveau en ces termes… »

Volonté de vivre

Bien sûr, la meilleure des subventions - nous devrions utiliser le mot investissement - demeure le prix du billet acheté. Non seulement il représente le désir de chacun de voir vivre ce théâtre, mais il permet, du moins on l'espère, la prochaine production. À ce sujet rappelons que Soudain l'été dernier sera présenté ce vendredi 12 novembre, à 20h, à l'Auditorium d'Alma. 

Pour la saison hiver et printemps 2011, Les Têtes Heureuses prévoient aussi La mi-temps, texte et mise en scène de Jean-Paul Quéinnec avec Hélène Bergeron; Notes sur la mélodies des choses, texte de R.-M. Rilke, mise en scène et interprétation Rodrigue Villeneuve. Et en mars 2011 à Jonquière, Chantier naval, de Jean-Paul Quéinnec de la compagnie française Toujours à l'horizon (La Rochelle).

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samedi 30 octobre 2010

Milane fille de l'eau


Titre tout à fait approprié coiffant la critique de Roger Blackburn 
À lire dans Le Quotidien du 30 octobre 2010
© Photographies Sylvain Dufour

Jeudi 28 octobre à Chicoutimi, dans le Hangar de la zone portuaire, transformé en cabaret : fébrilité d’une première. Tension passion à fleur de peau perceptible au contact des maîtres d’œuvre d’un nouveau spectacle. Magie de l’attente sachant depuis longtemps la qualité des productions des Farandoles.

Caroline Desbiens  de l'Îsle-aux-Coudres

Les invités ont déjà lu beaucoup sur le projet concocté par l’auteur-compositeur-interprète Caroline Desbiens et le metteur en scène Louis Wauthier : un conte musical puisant dans le répertoire traditionnel sur le thème de l’eau, fort bellement décrit par l'auteur dans cet article d’Élise Tremblay publié dans Le Charlevoisien : « À travers moi, les gens traversent les époques par le chant, la danse. Ça parle de nos origines, des Amérindiens jusqu’à aujourd’hui ». Quant au personnage : «Elle s’appelle Milane. C’est la fille de l’eau. Celle qui s’arrête sur les berges pour écouter la voix humaine. Milane est comme les flots, elle vit au rythme des musiques d’ici selon la fantaisie du vent. Elle possède à l’infini des chansons qui racontent, rêvent, dansent la vie des peuples, parfois autochtones ou venus d’ailleurs et qui ont choisi ce bout de terre que l’on nomme Québec. »

Six musiciens sur scènes, trois écrans où défilent des images d’atmosphère et des photos anciennes, une chanteuse à la voix pleine où se marient velours et puissance, dix danseurs et danseuses ondoyant sur les sons de notre mémoire musicale. Un tout inspiré et conçu pour rejoindre toute la famille. 
Jessy Dubé, violoniste
© Photo Sylvain Dufour - Le Quotidien

Jessy Dubé au violon ouvre la soirée. Une fille étonnante! On dirait que son archet envoûte les cordes. Et elle a une telle présence qu’on succombe... sous le charme.

Suivent des chants traditionnels : V’la bon vent, Isabeau, Vive la compagnie qui ont des couleurs contemporaines sous les arrangements de Richard Cusson. Ce n’est qu’une mise en oreille, car la suite va aller crescendo, le temps d’évoquer ceux qui sont venus par l’eau créer un monde nouveau. Et, parmi eux, des Irlandais portant au delà des mers la vivacité de leurs danses qui ont soulevé le public.

Survient alors une vague d’émotions avec un texte poétique où le fleuve et les hommes se fondent dans une même étreinte. Sans prétendre citer dans le texte, je garde en mémoire ces bribes notées vitement pour n'en rien perdre : «… et de tous ces printemps qui explusaient de terre les bateaux que l’hiver avait mis en prison. (..) Je suis le témoin oculaire de la vie du fleuve Saint-Laurent. » Ce passage nous permet de découvrir toute la richesse de cette voix particulière de Caroline Desbiens, que ne démentent pas ses interprétations de Mon village de Paul Davis, J’ai quitté mon île de Daniel Lavoie, Je voudrais voir la mer de Michel Rivard. Cette dernière chanson ponctuée d’une très belle chorégraphie d’Alexandra Jean Savard.

Nul doute que les enfants apprécieront le rythme endiablé des contrebandiers et l’humour des marins, finale de cette première partie, très différente de la seconde.

L’entracte crée une coupure parfois dangereuse car il faut reprendre en main un public qui s’est laissé distraire. Heureuse idée que ce beau risque de chanter a capella. Surtout avec cette voix chaude, sensuelle. Le spectacle reprend son envol, plus sérieux, davantage musical que dansant. C’est habile, puisque l’on se surprend à espérer que les pieds légers vont revenir sur scène.

Créant le lien entre les temps, le spectacle se termine par un pot-pourri des temps modernes. Plaisir de redécouvrir cette jolie chanson de Priscilla Lapointe, Mon beau pays que peu connaissent parmi ce public, plus à l’aise avec Dégénérations de Mes Aïeux ou Yes à Pichou reprise en 1972 par Les Karrik, Claude Lafrance et Michel McLean d'Arvida.

Milane fille de l’eau a trouvé son caractère propre. Ce spectacle musical pour tous a su équilibrer la part du visuel, de la musique, du chant et de la danse. La mise en scène de Louis Wauthier est rigoureuse, l’orchestre sait prendre sa place tout en portant les interprètes. Les éclairages habillent bien la scène, en sont même les décors. Les chorégraphies sont fluides et dynamiques selon le fil du récit. Les costumes sont impeccables. Une production réussie!
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mercredi 6 octobre 2010

Une exposition incontournable à Chicoutimi

L'Art est un miroir de Jérémie Giles

Une exposition unique à voir absolument!

Trois nouvelles toiles ont été ajoutées à l'imposante collection L'Art est un miroir : Jean-Guy Barbeau, Bruno Côté et Claude Le Sauteur
© Photo Réjean Leclerc

Inaugurée le 30 septembre dernier, l'exposition L'ART est un miroir de Jérémie Giles est un événement dont il faut absolument mesurer la portée. Giles a consacré quatre années pour réaliser une collection où il a peint et l'artiste et une œuvre de l'artiste doublant le défi ainsi réalisé. En effet, dans le style propre de Jérémie Giles, on retrouve le portrait du peintre canadien auquel il rend un hommage posthume en reproduisant dans le style et l'esprit de ce peintre honoré un tableau qui illustre parfaitement son caractère propre. C'est dire que le néo-jonquiérois fait la démonstration de sa capacité à peindre avec brio dans les styles de toutes les écoles. Une polyvalence qui demande une maîtrise de la peinture et un savoir-faire exceptionnel.






samedi 4 septembre 2010

Tourbillon d'émotions

 Petite escale de deux jours à la Maison Heureuse avant de repartir entendre la musique des marées à l'assaut des rochers bordant la plage de mon Refuge roserain où je n'ai pas Internet et à peine le téléphone.

Ouf! les mots se bousculent au bout de mes doigts tellement il y aurait à dire de ces dernières semaines. Je suis envahie par un tourbillon d'émotions contradictoires. Les livres que j'ai lus avec passion (dont la si magnifique écriture de JF Caron), les deux pièces de théâtre qui m'ont remuée (L'assemblée des femmes et le troublant Piedestal), les décès que je n'ai pas pleurés et que je pleure maintenant (la si tant belle intelligente sensible Marie Talbot et l'émouvante Pauline Lapointe), les amies que je n'ai pas vues et celle que j'ai fêtées. Les colères silencieuses attisées par la bêtise des élus (une pandémie de bêtise sans vaccin approuvé) dont la ministre St-Pierre, championne des faux arguments pour justifier ses choix. Et aujourd'hui 4 septembre, l'anniversaire de mon Élika qui célèbre ses trois ans en brossant une grande toile de couleurs chaudes. Digne descendante de son arrière-grand père artiste et future élève de l'Ensemble folklorique les Farandoles si l'école passe le test de l'apprivoisement ce jeudi 9 septembre et l'attente de ce demain où MES enfants et petits-enfants, MES Français, MA famille seront réunis pour chanter la vie d'Élika. Ouf!!  

Plus tard je vous reparlerai peut-être de tout cela.  Ce soir je veux partager ces quelques photos, piquées sur ce site .

Élika Laforge, 3 ans le 4 septembre 2010
© Photos Andrée-Anne Lachaîne



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jeudi 26 août 2010

DS danse sur la tombe du TDS

Le Théâtre du Saguenay, mis en faillite contre la volonté de ses membres sous le faux prétexte d'une dette dépassant le million -  allégation dont la fausseté a été démontrée, chiffres à l'appui, par des membres du conseil d'administration, par le fiscaliste André Salesse et par le directeur-général qui  a fermement nié les allégations du président du ca sur sa présumée démission - n'est pas encore enterré que Diffusion Saguenay, gonflé d'une subvention de 160 000 $ provenant des contribuables de Saguenay et de la promesse, qui aurait été confirmée le 22 juin, d'une aide financière de 90 000 $ du ministère de la Culture, danse sur la tombe d'une honnête coopérative composée de citoyens avant même que sonne l'hallali.
(Plutôt que de tout répéter voir texte et liens qui suivent en cliquant sur ce lien : ici )

Il y a quelque chose d'indécent dans toute cette saga. Tout comme l'a été la consultation populaire sur la nouvelle salle de spectacle, où la majorité votant pour une dépense de 10,5 M$, pour la rénovation de l'auditorium collégial, apprend sans broncher que ce chiffre , ainsi que l'expliquaient pourtant de nombreuses personnes avisées, était autant sous-évalué que le 40 M$ pour une nouvelle salle était sur-évalué.

Que faire? Puis-je cautionner Diffusion Saguenay sachant dans quel irrespect cette entité contrôlée par le pouvoir politique a été fondée? Dès lors, ne devrais-je pas renoncer aux spectacles présentés ? Dilemme!

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lundi 16 août 2010

Mon beau pays


Je vis un bel été dans un décors qui m'emplit les yeux et l'esprit d'une sensation de pur bonheur. 

Je fais le plein de certitude: le plus beau voyage me conduit à 35 kilomètres de tous les services citadins sur les bords de la rive nord d'un fjord magnifique. 

Imaginez seulement le plaisir de prendre ses repas sur la terrasse les yeux rivés sur ce paysage. 

 Fjord Saguenay vu de la terrasse du Refuge des Laforge
Petit-déjeuner À l'Anse à Cléophe ou Anse d'en Haut 
Sainte-Rose-du-Nord 
© Photo Réjean Leclerc

 Fjord Saguenay vu de la terrasse du Refuge des Laforge
Début de la soirée À l'Anse à Cléophe ou Anse d'en Haut 
Sainte-Rose-du-Nord 
© Photo Réjean Leclerc

 
  Balade vers la plage sur la rive nord du Fjord Saguenay 
À l'Anse à Cléophe ou Anse d'en Haut 
Sainte-Rose-du-Nord 
© Photo Réjean Leclerc

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lundi 2 août 2010

Atchoum la bien-aimée



Moment magique au Vieux Port de Chicoutimi
Atchoum enlacée par Élika
© Photo Andrée-Anne Lachaine

Élika Laforge, 34 mois, aime Atchoum l'artiste mais aussi le personnage chaleureux qu'elle sait être. C'est sans équivoque quand on voit ce bel abandon de l'enfant qu'Atchoum tient dans ses bras.

Daniel Côté relate d'ailleurs le spectacle de notre clown régional, dimanche dernier au Vieux Port de Chicoutimi, à l'occasion du Festival international des Rythmes du Monde. Le texte paraît dans l'édition de ce lundi du journal Le Quotidien. Il écrit:

Atchoum comble les plus jeunes

Daniel Côté
Le Quotidien

(CHICOUTIMI) Atchoum le clown a réalisé le rêve de bien des artistes, hier après-midi, sur la zone portuaire de Chicoutimi. Elle qui a longtemps participé au Festival international des Rythmes du Monde en faisant de l'animation ambulante a donné un premier spectacle officiel dans le contexte de cet événement.
Signe que sa popularité ne cesse de grandir, il n'y avait aucun espace libre en face de la petite scène sur laquelle le sympathique personnage avait convié son public. Derrière les enfants assis à ses pieds, des centaines d'autres fans, de même que leurs parents, s'étaient massés jusqu'à la terrasse du vieux hangar. Pour mieux voir, plusieurs jeunes étaient juchés sur les épaules d'un adulte.


La suite ici.
Atchoum de plus en plus populaire
© Photo Rocket Lavoie - Le Quotidien

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jeudi 29 juillet 2010

Irrésistible

Victor Laforge... il connaît la vraie tourtière
© Photo Andére-Anne Lachaine


Happée par le Fjord, je passe en coup de vent à la Maison Heureuse et consacre donc peu de temps à naviguer sur Internet.  Mais je n'ai pas pu résister au désir de partager ce moment de vie, vécu mardi soir à la Maison de Laforge de Sainte-Rose-du-Nord, en compagnie de ma petite famille. Famille élargie qui a été témoin de l'appétit de Victor, 15 mois, qui découvrait la VRAIE tourtière - réalisation conjointe de son Papili et sa Mamieke - à laquelle il a rendu hommage à cinq reprises avec des miamhummmmm sans équivoque.

Sa maman en témoigne ici avec photo et petit film.

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jeudi 15 juillet 2010

Le Vatican incapable de reconnaître l'égalité entre hommes et femmes

Dôme du Vatican
Maison mère de pensée sexiste

Lu dans La Presse ce matin

Ordonner une femme, un «délit grave» pour le Vatican

Toute «tentative d'ordonner une femme» constitue «un délit grave contre la foi», affirme le Vatican dans un document présenté jeudi à la presse, qui durcit par ailleurs les règles contre la pédophilie au sein du clergé.

Dans ce document baptisé «normes sur les délits les plus graves», le Vatican a mis à jour ses règles vis à vis des sacrements. Ainsi, la tentative d'ordination de femmes, qui entraîne déjà l'excommunication automatique, figure parmi les délits les plus «graves» qui seront traités par la Congrégation pour la doctrine de la Foi.

Parmi les autres délits contre la foi, le père Federico Lombardi cite «l'hérésie, l'apostasie et le schisme». Par contre les actes pédophiles ne seraient que des offenses «à la morale». Moi, je crois qu'il s'agit des crimes graves contre la personne, encore plus odieux parce qu'il s'agit de crimes contre des enfants sans défense. Bon!  Le Vatican prévoit tout de même des sanctions plus sévères, mais l'épée de Damocles ne pointera pas au-delà de 20 ans après le 18e anniversaire de la victime. Après il y aura prescription.

Pas d'excommunication pour les pédophiles. Cette sanction menace surtout ceux qui oseraient ordonner des femmes. La prêtrise est une fonction exclusivement réservée aux hommes sous prétexte qu'il y a 2000 ans le fils de Marie n'aurait choisi que des hommes comme apôtres. Il y a 2000 ans, les apôtres, dont leur chef,  ne vivaient pas non plus dans l'opulence d'un palais gorgé de richesses. Si l'exemple du passé fait force de loi, il devrait l'être en tout. 

J'ai de la difficulté à comprendre que l'on puisse vouloir être prêtresse pour toute église à ce point misogyne, mais je comprends encore moins que nous tolérions le sexisme institutionnalisé, sous prétexte religieux qui plus est, alors que nous revendiquons la reconnaissance d'un principe « sacré » de notre évolution humaine, à savoir que Tous les humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.

Ras-le-bol des croyances qui enseignent le contraire.


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jeudi 1 juillet 2010

Non à ce Canada-là




En octobre 1970, au Québec, il y avait eu des arrestations arbitraires dans un contexte orageux provoqué par un double enlèvement d'hommes politiques. C'était déjà scandaleux autant que maladroit.

En juin 2010, à Toronto, ville d'un pays qui se dit démocratique, au cours de manifestations prévues et organisées à l'occasion de la rencontre du G-20, il y a eu des arrestations arbitraires en réaction à des actes de vandalismes perpétrés par une minorité de personnes qui se sont glissées parmi les manifestants. Des arrestations, non pas sur le lieu de la manifestation, mais en pleine nuit dans un dortoir où des représentants d'organismes tout à fait légitimes se reposaient. Le récit de ces trois jours en cellule est horrifiant: privés de nourriture, privés de médicaments essentiels, privés d'intimité pour les besoins naturels, encagés sur un sol de béton froid, avec fouilles au corps en public sans aucun respect pour l'intimité et l'intégrité physique des femmes, avec cris, insultes, crachats et propos francophobes, voilà le Canada du G-20. 

Deux millions de dollars pour un faux lac afin d'épater les représentants de la presse internationale! Mais c'est ce témoignage audio-visuel qu'il faut leur montrer... car cela est le visage de ce pays d'aujourd'hui. Un pays où je ne me reconnais pas. Si c'est cela le Canada, je ne peux que lui dire NON. 

Ce 1er juillet 2010, j'ai l'âme à l'orage.

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«La répression de « l’État policier à un milliard » de Toronto a montré que les libertés civiles peuvent être suspendues à volonté. Elles ont été officiellement suspendues dans les 5 mètres entourant la cage d’acier du G20, mais, officieusement, partout ailleurs. L’État policier du G20 de Stephen Harper a vu des arrestations arbitraires, des passages à tabac, des perquisitions et saisies (y compris un parapluie confisqué hier, aujourd’hui surnommé « le parapluie à un milliard de dollars »).» À lire ici.

Des témoignages ici,   ici 

Sur les nombreuses tables du quartier général de la police de Toronto, on pouvait voir des masques à gaz, une scie mécanique, des bâtons de baseball, des menottes, des cannes de peinture, des balles de golf et des dizaines d’autres objets. Certains paraissaient plus inoffensifs toutefois, comme des casques de vélos, des balles de tennis et des lunettes de soleil...
Debout devant les objets, Bill Blair a soutenu qu’il s’agit là de «preuves» de l’étendue «de la conspiration criminelle» projetée par les bandits qui ont infiltré les manifestants. «Ces personnes sont venues pour attaquer notre ville. Ils sont venus pour attaquer le sommet. Ils sont venus pour commettre des crimes et rendre coupables les gens de Toronto», a-t-il dit.»  À lire ici
«L’Association Canadienne des libertés civiles a déjà envoyé une lettre au ministre Ontarien de la sécurité publique, tandis qu’Amnistie International a émis un communiqué pour critiquer la perte du droit d’assemblée pacifique.
Il va sans dire qu’il s’agit d’un autre exemple du glissement déplorable qui s’opère au Canada concernant nos libertés civiles, dont, entre autres, l’érosion du droit d’accès à l’information du Gouvernement fédéral et les poursuites baîllon.» À lire ici

G 20: la police aurait utilisé des agents provocateurs.
 Les demandes d'enquête publique se font plus pressantes


Le président du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier, David Coles, qui a contribué à lever le voile sur la stratégie de la Sûreté du Québec à Montebello (on le voyait dans une vidéo confronter un agent infiltré au visage voilé qui tenait une roche dans sa main), était aussi à Toronto pour le G20. Il affirme ne pas avoir de preuves aussi concrètes qu'à Montebello, mais que les capsules sur Internet sont «troublantes». «Ça ressemble beaucoup au modus operandi de la police dans les derniers grands rassemblements», a-t-il dit au Devoir hier.»
À lire ici

   
Texte de Jean François Bissonnette. Le Devoir 10-07-03 
«Toronto a été le lieu de mise en scène d'une violence essentiellement symbolique, mais sans langage, où le «pétage» de vitrines et les coups de matraque sont venus rappeler rituellement qu'il existe dans cette société des conflits insolubles et explosifs, beaucoup plus profonds que ne le laisse croire le petit nombre des casseurs, des conflits inconscients que n'effacent pas l'autocongratulation des élites, leurs beaux discours et leurs lacs artificiels.» À lire ici



jeudi 24 juin 2010

Symbolique souvenir

Rita Turbide - Porte drapeau

Depuis 1976, mon symbole de la fête nationale des Québécois a toujours été Rita Turbide.
Au delà de sa fidélité au parti fondé par René Lévesque, Rita était une farouche guerrière engagée dans un combat pour un Québec francophone dans l'expression et dans l'esprit, mais aussi un Québec totalement autonome, délivré de tous liens avec la couronne d'Angleterre. Femme libre, avant-gardiste, elle pouvait investir son énergie et sa foi dans une cause politique tout en acceptant la complexité paradoxale de sa jeune amie immigrante incapable d'accepter frontière ou scission et pourtant ardente défenderesse de la primauté du français dans sa province d'adoption. 

Aujourd'hui, je chante avec Gilles Vigneault:

Le temps qu'on a pris pour dire que l'on s'aime, 
C'est le seul qui reste au bout de nos jours

Sachant que Rita a su vivre ces mots dans toutes ses amitiés. 

Ces mots, elle les a portés si haut que ce temps qu'il me reste, ce temps qu'elle a donné, est le drapeau avec lequel je me vêtirai aujourd'hui.



samedi 19 juin 2010

Gala de l'Ordre du Bleuet


C'est aujourd'hui que l'Ordre du Bleuet nommera 14 nouveaux membre. Voir ici


Le crédo de l'Ordre

Nos artistes, par leur talent, sont devenus les ambassadeurs d'une terre féconde où cohabitent avec succès toutes les disciplines artistiques. Cet extraordinaire héritage nous le devons à de nombreuses personnes qui ont contribué à l'éclosion, à la formation et au rayonnement de nos artistes et créateurs. La Société de l'Ordre du Bleuet a été fondée pour leurs rendre hommage.

lundi 7 juin 2010

10 697 citoyens ont dit oui à la jeunesse et à l'avenir

Ah! que j'aurais voulu que toute la région du Saguenay puisse se prononcer sur le choix proposé, hier 6 juin! On aurait dû avoir ce droit, puisque nos impôts versés au fédéral et au provincial serviront à la restauration de l'auditorium du Cégep de Chicoutimi. 

Mais, je suis une Saguenéenne de Saint-Fulgence et donc sans droit de vote au sujet d'une salle de spectacle qui coûtera aux contribuables bien plus cher que ce que les tenants de la rénovation ont déclaré au cours des semaines précédentes. Ce silence ne sera pas entendu.

Non, je ne suis pas étonnée du résultat. Pas étonnée que 70% de la population ait choisi de ne pas se déplacer. Certains parce qu'ils sont totalement indifférents face à l'une ou l'autre des deux options. Sans doute, avaient-ils bien saisis que la différence des coûts entre les deux options étaient à plus ou moins deux millions pour les payeurs de taxes. Moins cher que le dédommagements que BTF, comme le dit cet article : «la Cour suprême du Canada a confirmé le jugement des deux premières instances, qui condamnent Saguenay à dédommager la firme BTF d'une somme de 4 M$ pour avoir attribué illégalement à un concurrent (L'Immobilière) le contrat de l'évaluation municipale à Saguenay pour les années 2004 à 2009.» Les autres, parce que les autres....

Je ne suis pas surprise que 67% du tiers de la population se soit laissé convaincre par l'appel à la restauration de l'auditorium. Leur vision est différente. C'est une conséquence. Et comprenne qui peut.

Malgré tout, je n'ai pas l'humeur orageuse. C'est inouï et enthousiasmant ce que Marie, Éric, Patrice et de nombreux compagnons de conviction (et non pas des «acolytes» comme l'a écrit si péjorativement un journaliste dans le quotidien d'aujourd'hui), ont réussi. Mobiliser près de 10 700 personnes avec peu de moyens, contre une organisation politique bardée de juristes et financièrement pleine de ressources, c'est inattendu dans le contexte actuel. 

Toute l'histoire de cette région est tissé de semblables duels. Une poignée de personnes a toujours dû se battre contre l'autorité et le pouvoir pour ouvrir cette région au progrès. Si nous sommes là, c'est grâce à eux.  

Et ces jeunes battants d'aujourd'hui seront encore là demain, après-demain. Je prends le risque de croire que nous seront plus de 10 700 à les épauler pour ces autres batailles à livrer contre l'incurie politique dans le développement de notre futur culturel et artistique.

Il nous reste une Coopérative de développement culturel à sauver.

Et, malgré tout, plus tôt que certains le pensent, une salle de concert à construire, sinon pour nos enfants du moins pour nos petits-enfants. L'avenir nous appartient.

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mercredi 2 juin 2010

Pour une nouvelle salle de spectacle

 Les oiseaux de Chantale Vincelette
Deux minutes du 1er juin

Plutôt deux fois qu’une pour la nouvelle salle de spectacle.
Deux fois POUR l’avenir de mes jeunes, parce que je suis :

Pour une nouvelle salle de spectacle
et
Pour que l’on sauve le Théâtre du Saguenay

J’ai déjà longuement parlé de la saga concernant la construction d’une nouvelle salle de spectacle régionale pour la population de tout le Saguenay.
Note : J'ai réuni les principaux liens à la fin de ce texte.

Depuis la séance du Conseil de Ville de Saguenay du 4 avril 2005, alors que, unilatéralement, dans le grand silence des conseillers municipaux, envers et contre toutes les prises de position du milieu, des organismes culturels et de nombreux artistes, il a été imposée une résolution en faveur de la rénovation de l’auditorium du collège de Chicoutimi, balayant du même coup les conclusions du rapport Trigone, j’ai compris qu’il n’y avait rien à comprendre… à moins d’émettre une hypothèse au risque de me retrouver avec une poursuite infondée d’un million.

Le soufflet infligé fut alors si imprévu et si brutal que tous les intervenants - gens des arts et gens d’affaires inclus - en sont restés cois. Là où je m’attendais à une rébellion justifiée des milieux concernés, j’ai cru voir une résignation. Je n’avais pas compris que, pour plusieurs, c’est l’espoir qui venait d’être avorté.


Porte-parole des jeunes du Conservatoire pour une nouvelle salle de concert
Lors de la conférence de presse du 4 juin
© Photo courtoisie Miche Baron

Puis, il y a eu 2009. Cette pure et vivifiante levée des jeunes du Conservatoire de musique, résolus à se battre pour une salle de concert rendant justice à la musique qu’ils apprennent à jouer comme des maîtres, auprès des maîtres. Galvanisés par les propos du jeune chef prodige Jean-Philippe Tremblay, relatés dans le Quotidien par le journaliste Daniel Côté, ils ont osé dire non à un règlement d’emprunt qui devait sonner le glas d’un rêve bien légitime : une salle de spectacle ouverte sur leur avenir.

Mauvaise nouvelle pour l'auditorium Dufour
Le Quotidien du 4 juin confirme la présence d'amiante,
selon le rapport de la firme LVM-Technisol 
Photo -  Archives Le Quotidien


Même si l’on doit comprendre et respecter l’ardeur de la directrice du collège de Chicoutimi à plaider pour la cause de son établissement scolaire, c’est regrettable d’opposer deux concepts qui ont chacun leur raison d’être. Nul ne doute que l’auditorium Dufour a besoin d’être rénové. Cette salle est au service des étudiants du collège et, comme pour le Cégep de Jonquière, comme pour l’auditorium des écoles Lafontaine ou Charles-Gravel, comme pour l’auditorium du Collège d’Alma, ses administrateurs se doivent de veiller à leur bon état pour répondre à leur vocation éducative. On devine qu'il ne doit pas être facile de se résigner à perdre les revenus de location que générait le diffuseur Théâtre du Saguenay. La cause du cégep est sympathique, mais justifie-t-elle de renoncer à une autre vision?

Une autre vision comme ce projet de 16 M$
rejeté par le Conseil municipal lors de l'assemblée du 4 avril  2005


Pourquoi pas ?
Vendredi 4 juin, un vent d'espoir
© Photo courtoisie Michel Baron

Par contre, alors que les citoyens payeurs de taxes sont à l’heure d’un choix important, soit  payer une partie des coûts de la rénovation de l’auditorium ou payer pour la construction d’une nouvelle salle de spectacle, comment peut-on leur laisser croire qu’une des deux options leur coûtera quatre fois plus cher que l'autre ? 

Une question honnête aurait proposé aux citoyens : voici ce que VOUS  (vos taxes) aurez à payer pour la rénovation d’une salle que le diffuseur devra louer, soit  8596M $, et voici ce que VOUS (vos taxes) aurez à payer pour la construction d’une nouvelle salle qui vous appartiendra, soit  10524M $. Que préférez-vous ?
Note : j’ai lu les rapports des analystes des deux parties et j’ai retenu le plus plausible à mes yeux, soit celui d’André Salesse. Pourquoi ? Parce que Monsieur Salesse a démontré sa compétence en livrant les chiffres comptables les plus réalistes de la dette du Théâtre du Saguenay (162 000$), dénonçant la mise en faillite sur la prétention contestable d’une dette de plus de 1,5M$ avancée par les fossoyeurs du TDS.

En fait, je crois que la vraie question à poser est de savoir si la population désire que sa Ville soit dotée ou non d’une nouvelle salle de spectacle. Et à partir de là, trouver le financement, à l’instar de ce qui a été fait pour d’autres projets audacieux, que certains ont aussi contestés, que ce soit dans le domaine sportif ou touristique ou culturel.


Sauver le Théâtre du Saguenay


 
À La Une du Quotidien - 2 juin 2010

Je suis pour que l’on sauve le Théâtre du Saguenay d’une faillite injustifiée. Cette coopérative culturelle a le mérite d’avoir doté la région d’une excellente réputation comme diffuseur majeur. Le TDS nous a fait honneur. Le Théâtre du Saguenay est une coopérative inclusive de toute la population de la région. Au lieu de se refermer sur un «membership» essentiellement local, elle est ouverte à toute personne du «diocèse de Chicoutimi», ce qui inclus des résidents de Saint-Honoré, de Saint-Fulgence, de Sainte-Rose-du-Nord, de Saint-Ambroise, etc. dont plusieurs aimeraient bien avoir leur mot à dire le 6 juin.

Je suis pour la Coopérative culturelle qui est le cœur du Théâtre du Saguenay parce qu’elle est apolitique et que son chiffre d’affaire annuel de 1,5 M $ démontre sa capacité de mener à bien son plan de redressement. J’admire ses défenseurs qui, plutôt que de tourner le dos aux créanciers, affirment au contraire qu’ils veulent honorer leur dette, payer leur dû et continuer la mission que cet organisme dirigeait très bien avant que ne leur soit imposée une ingérence indue et politique.

 Éric Dufour, musicien
© Photo Michel Baron


 Marie Gilbert-Thévard
© Photo Michel Baron




Je m’incline avec respect devant les Éric Dufour, Marie Gilbert-Thévard qui se multiplient et qui donnent des ailes à plus d’un. Je m’incline devant un Patrice Leblanc qui a lancé le cri de ralliement, «Aux arts citoyens» ainsi qu’un André Salesse qui met des chiffres sur les doutes soulevés.



Et je ne peux qu’applaudir les six cents personnes présentes, hier soir, au spectacle donné par des artistes d’ici, mettant des noms, des visages et la preuve de leur talent sur les «Ils sont qui eux?» trop longtemps ignorés, trop souvent méprisés.

J’ignore, ce 2 juin 2010, si David l’emportera contre Goliath. Quoiqu’il arrive, ce que je ressens au plus fort de ma foi en cette jeunesse debout, c’est l’espoir retrouvé.

La vie c’est l’évolution, le mouvement, le changement.

L’avenir c’est construire.


***
Éric Dufour et Marie Gilbert-Thévard ont remis une lettre 
à Michel Bonneau, alors directeur régional au ministère de la Culture, 
des Communications et de la Condition féminine, 
demandant de reporter l'octroi des subventions
liées au projet de rénovation de l'Auditorium Dufour.
© Photo Jeannot Lévesque
 


Liens complémentaires

Analyse comparative : ici
Se souvenir de 2005: ici

J'ai un peu écrit sur le sujet

La Voix des jeunes : ici  
Aux Arts mes citoyens : ici
TDS coup de théâtre : ici
Go multimedia : ici
Quoi encore? ici
La tentation totalitaire : ici
Histoire sans fin d'une salle : ici

Vendredi 4 juin 2010
sur le site éventuel de la 
Nouvelle salle de spectacle régionale du Saguenay


Ils sont pour une nouvelle salle de spectacle



Marie Gilbert-Thévard
plaide la cause des jeunes et de nombreux artistes

Éric Dufour ne lâche pas





Les médias étaient présents ce vendredi 4 juin

Marie Gilbert Thévard et Éric Dufour
Se battent depuis plus de 14 mois
Pour que la population du Saguenay puisse  disposer d'une salle de concert 
digne des musiciens formés dans cette région.

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vendredi 28 mai 2010

Construire son avenir

«Tiens papa on va pouvoir construire mon avenir»

Victor Laforge sera-t-il un artiste? Artiste, ce mot honni  par  plusieurs dirigeants politiques qui ne supportent pas l'insubordination de cette espèce en voie de multiplication. 

Né en milieu rural, sur une ferme des Ardennes belges, l'arrière grand-papa de Victor a été mis au ban de sa famille parce qu'il aimait plus que tout dessiner et peindre. Ce «travers» venait sans doute de ses gênes paternels, alors qu'il était né «enfant de l'amour» (jadis on disait bâtard), d'un père déclaré inconnu même s'il était connu. Justement parce qu'il était connu! Un géniteur issu d'une famille d'artistes où être mécène pour les arts était la norme.

Jean Laforge, artiste peintre malgré l'oprobe de son époque et la vindicte de sa famille a lui-même engendré des artistes. Quatre sur quatre qui ont eux-mêmes donné naissance à des artistes, en arts visuels, en musique,  en écriture.

Victor est né à Chicoutimi, en avril 2009, lieu de vie de sa famille et peut-être de son avenir. Pour lui, rien de moins que le meilleur. Comme l'on voulu les hommes et les femmes qui, au cours du siècle dernier, ont tout investi pour doter cette région des écoles formant des artistes. Nous avons besoin de visionnaires, capables de prendre le risque du meilleur et construire, ici, un avenir pour nos jeunes. Peut-être qu'alors notre démographie saguenéenne cessera-t-elle de vieillir.

Petit Victor brandit les outils. Aux arts mes citoyens!

Floraison de couleurs - Élika Laforge 2010

Deux pinceaux, un peu d'eau, une palette de couleurs, une toile blanche. Élika, 2 ans et demi, seule à la grande table, a peint cette toile. La seule intervention a été la signature ajoutée par une Mamieke séduite qui a troqué cette floraison de couleurs contre une toile vierge. 

Élika Laforge sera-t-elle une artiste? Artiste, ce mot honni  par plusieurs dirigeants politiques qui ne supportent pas l'insubordination de cette espèce en voie de multiplication.

Petite Élika brandit les pinceaux. Aux arts mes citoyens!

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mercredi 19 mai 2010

Papa

Il me semble que c'était hier. À cette même heure, ton médecin nous demandait, à nous tes quatre enfants, de te dire que tu allais mourir. Ton corps se tordait de douleur et tu refusais la morphine salvatrice afin de garder ta conscience pour lutter contre la maladie. Mon rôle était de t’aider à comprendre que ta souffrance pouvait être soulagée. Je me suis retrouvée près de toi, la gorge nouée pour te dire que ton combat était terminé. Non, non, tu n'étais pas vaincu... tu avais seulement le droit de te reposer enfin!

Un de tes poèmes disait:

Je suis rendu ce soir au terme du voyage
Qui m'a blanchi le front et creusé le visage
Des pays parcourus où je portai mes pas
Et des jours effacés qui ne reviendront pas.
 

Tu  souffrais tellement! J'ai compris le sens des mots : se tordre de douleur. Comment te convaincre d'accepter l'aide chimique qui allait te soulager? J'avais plutôt envie de te dire, comme lorsque tu es parti pour le Canada quand je n'avais que trois ans, «Ne pars pas papa... ne pars pas.» Mais j'étais devenu grande, alors j'ai dit : «Papa, tu es rendu ce soir au terme du voyage...».

Tu m'a regardée. Ton regard me demandait-il la permission de partir ou me demandait-il pardon de ce nouveau départ?

Tu as finalement accepté d'être soulagé de ta douleur et, dans un soupir résigné que je n’oublierai jamais, tu as posé ta tête sur l'oreiller, t'abandonnant. L'infirmière est venue. Très vite tu t'es endormi.  Tu étais déjà très loin de nous. Et je ne t'ai revu les yeux ouverts que le lendemain, 17h25, à ton dernier soupir. Ce soir-là, peu avant 18h, il y a eu un arc-en-ciel sur Chicoutimi. J'ai dit à Jean-Marie: «C'est bien  de lui ça, il a déjà repris ses pinceaux!» On a ri de chagrin!
Papa, demain 20 mai 2010, cela fera quatre ans que tu es parti. Et je ne t’ai pas encore dit adieu. Ne le ferai pas non plus aujourd'hui.

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vendredi 7 mai 2010

La voix des jeunes


Extrait de l'album Électrons libres de Chantale Vincelette
Publié sur le site www.nouvellesalle.com

Combien de temps encore la population du Saguenay devra-t-elle attendre une salle de spectacle qui réponde aux besoins réels de sa communauté artistique? 
Voilà la vraie question à poser.

Je regrette que la décision ne revienne qu'aux seuls citoyens de la Ville alors que je suis tout autant concernée, comme personne qui assiste aux spectacles présentés au Saguenay et comme contribuable qui souhaite qu'une partie de ses impôts soient investis dans le développement culturel de SA région.  Je demeure optimiste quand je regarde nos jeunes qui nous invitent à investir dans leur avenir. Un avenir qu'ils veulent ICI. Ils sont la voix que je veux entendre.  La voie que je veux suivre.

Voici le trac que des jeunes du Conservatoire de musique feront circuler ces prochains jours.





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mercredi 28 avril 2010

Patrice Leblanc... Rire noir de Trac


Trac - Clown Noir
Patrice Leblanc

Ma vie en théâtroscope, spectacle en solo du Clown Noir Trac est une performance pamphlétaire où le rire permet de ne pas exploser. Un rire noir plus que jaune, mais rire tout de même pour ne pas pleurer. On quitte la salle, perturbé certes, mais très content de n’avoir pas raté ce rendez-vous avec une voix qui ose dire.

Rebelle assumé, Patrice Leblanc prend le risque de l’indignation. Ne faut-il pas de l’audace en ces temps du langage épuré de toute provocation, ère aseptisée du «politiquement correct», pour saisir à bras le corps toutes les vicissitudes.

Qui connaît les Clowns noirs ne sera pas surpris de la scénographie où un homme seul sur scène se multiplie en personnages de tous âges, masculins ou féminins. Quelques planches coiffées prennent figure humaine, une planche à repasser devient civière et lit, une simple corde à linge assure l’évocation des lieux (cuisine, institution, prison). La scène de Trac ne renie rien du théâtre de l’enfance où l’imagination prête forme et caractère à l’objet selon les besoins de l’histoire à vivre.

Et quelle histoire! Celle de Trac dont la naissance annonce le destin d’un insoumis. Et tout y passe : la tendresse et la violence, l’amitié et l’abus, la rébellion et la répression, la volonté farouche de vivre libre et la chute de l’ange, l’espoir et la guerre, la vie et la mort. Patrice Leblanc a puisé à pleines mains dans l’actualité pour raconter la vie de Trac en théâtroscope. Pas besoin d’inventer. Il suffit de s’emparer des faits évoqués chaque jour par nos médias. Trac, le bien nommé Clown noir, nous montre que ce ne sont pas les clowns qui font des pitreries. 

Le bien nommé Clown Noir

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D'autres commentaires forts intéressants:

Celui de Dario Larouche: http://lesclapotisdunyoyo2.blogspot.com/2010/04/trac-ou-sa-vie-en-theatrascope.html

Celui de Denise Pelletier : http://specialdujour.hautetfort.com/archive/2010/04/29/sur-les-traces-de-trac.html

Celui de Daniel Côté (Le Quotidien) :

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Et pour ceux qui n'aurait pas fait clic sur le lien de la photo de Patrice Leblanc, il y a aussi l'excellent texte de Jean-François Caron (Voir) : http://www.voir.ca/publishing/article.aspx?zone=6&section=8&article=70594


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