dimanche 30 décembre 2007

Je souhaite...




Progrès-dimanche
Arts Édito, dimanche 30 décembre 2007, p. 22


Une année se termine...
Trop tard pour les regrets!

Laforge, Christiane

Une toute nouvelle année commence. Moment idéal pour rêver.

Les fées sont à l'écoute maintenant que le Père Noël a terminé sa distribution de cadeaux. C'est le temps des vœux et mes souhaits sont multiples.

Langue française

Je souhaite que les rédacteurs des sous-titres de nos télédiffuseurs puissent terminer leurs études secondaires afin de maîtriser les accords de verbes.

Je souhaite aux téléspectateurs des télédiffuseurs soucieux de se procurer des logiciels de traduction conçus par des professionnels assistés de linguistes pour éviter la confusion des genres et... par ricochet... du sens.

Je souhaite qu'Anne-Marie Withenshaw, bachelière en Arts et Sciences, détentrice d'une majeure en Communication et une mineure en Musique de l'Université Concordia, puisse décrocher une bourse d'étude chez Berlitz pour apprendre la langue française. Cela, afin de nous épargner cette phrase tordue : "Parce que toi tu dormes pas tu décides qu'on dorme tous pas." (sic), entendue le 26 novembre dernier, lors d'une rediffusion de l'émission Flash enregistrée à Paris, alors que l'animatrice vedette interrogeait l'infatigable Grégory Charles.

Je souhaite que les rédacteurs des communiqués de presse des Centres d'artistes autogérés découvrent les vertus de la simplicité volontaire pour donner à leurs lecteurs le temps de terminer leur bac, afin de comprendre, dès la première lecture, ce que veut dire: "orienté sur l'adéquation des dimensions à la fois sociales et spatiales, attachées au lieu, à l'habitat, aux territoires urbains et ruraux, à l'intime et au public, qui se consacre ainsi à l'exploration et à la diffusion d'un large spectre de pratiques artistiques hybrides en art visuel actuel."

Je souhaite à nos enfants d'avoir le choix d'écouter des émissions de radio et de télévision d'expression française. La nouvelle génération d'animateurs des postes les plus écoutés par les jeunes massacrent odieusement cette langue pourtant si riche et que la nation québécoise revendique comme symbole de son identité.

Les artistes

Je souhaite à nos écrivains de nombreux lecteurs parmi les étudiants qui trouveront leurs livres miraculeusement inscrits au programme scolaire.

Je souhaite aux élèves du primaire et du secondaire de nombreuses sorties culturelles, mais plus encore le temps d'écouter et de faire de la musique, de lire et d'entendre de la poésie, de voir et d'apprendre la peinture. Musique, poésie, théâtre, danse, peinture sont des portes ouvertes sur les cultures du monde, assurant une meilleure compréhension des différentes ethnies et de leur beauté.

Je souhaite à nos politiciens de vivre une année avec le revenu annuel de la majorité des créateurs en art.

Le temps

Je souhaite des journées de 36 heures, des mois de 28 jours, des années de 13 mois.

Je souhaite habiter le Saguenay-Lac-Saint-Jean pour, une autre année, vibrer encore à tous les moments inoubliables que je dois à ces artistes qui habitent mon temps et, semaine après semaine, font danser mes doigts sur les claviers d'ordinateurs dont la mémoire s'épuise à sauvegarder tant de mots.

Je souhaite, à vous lecteurs, santé, bonheur, amitié.

Catégorie : Actualités
Sujet(s) uniforme(s) : Littérature et livres; Langue et questions linguistiques; Arts visuels
Taille : Moyen, 372 mots
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mardi 25 décembre 2007

Joyeux Noël

MAISON LUMINEUSE


Hier j'ai écris à mes amis, ces mots qui transforment la Maison heureuse en Maison lumineuse.


À chacun de vous,

Voici le rendez-vous annuel des pensées chaudes au seuil de l’hiver. Le temps de dire Joyeux Noël, dans son esprit le plus païen et le plus épicurien pour dépasser toutes les frontières hormis celle du désir de dire : je pense à toi et mon arbre scintille de chaque ampoule allumée au nom d’une personne qui m’est importante.

Voici le rendez-vous annuel de l’espoir de vivre une prochaine année sans adieu mais beaucoup de «revoirs».

mardi 18 décembre 2007

Nostalgie de Noël

L'art édito publié le 2 décembre dernier dans le Progrès-Dimanche évoquait ma nostalgie de Noël devant le vide laissé par ceux qui ont franchi l'ultime frontière. Aux noms cités dans ce texte, je veux ajouter, ce soir 18 décembre 2007, celui d'une femme exceptionnelle : Pierrette Gaudreault, fondatrice de l'Institut des arts au Saguenay.

Nostalgie de Noël


«Dis, quand reviendras-tu, dis, au moins le sais-tu que tout le temps qui passe ne se rattrape guère, que tout le temps perdu ne se rattrape plus» chante Barbara sur toutes les ondes captées cette semaine. Sa voix ne s’est pas éteinte avec sa mort survenue brutalement il y a dix ans. Chacun a fait l’aveux d’une peine qu’amplifie inévitablement le souvenir avivé par la date triste de l’ anniversaire de l’ultime départ.

Il y a Barbara...

Et les autres. Les nôtres. Dans le monde des arts, chaque semaine est une moisson de souvenirs. Les rencontres avec les chanteurs, les peintres, les comédiens de tous âges nous font vivre leur enthousiasme, leur passion, leur espoir et quelques fois leur déception. Ils sont plusieurs, au fil des dimanches et autres jours à inspirer nos doigts sur le clavier. Plus nombreux, hélas, sont ceux dont on ne parlera pas. Ceux dont on ne lira plus leurs rêves.

On ne s’y habitue pas, on a seulement la science du deuil et la pudeur de ne rien dire quand la pensée frémit à la douleur de ces blessures jamais refermées. La fébrilité qu’engendre la célébration des fêtes me semble un rendez-vous avec la nostalgie. On dirait que les absences s’accrochent aux branches de l’arbre de Noël. Larmes mentales dont le reflet éclaire les présences pour mieux dire aux vivants: «Le temps qui passe ne se rattrape guère» ou encore, comme Gilbert Langevin: «[...] au plus faible murmure, dans l'éclos dans l'ultime, voilà pourquoi je vénère ton nom comme on respire, sans savoir s'il s'agit tout à l'heure de mourir ou de vivre autrement sur un autre versant....".

Les nôtres

Et si nous accrochions ensemble quelques noms à l’arbre de nos pensées, me suis-je dit ce matin? Un instant donné à la mémoire de ce qu’ils ont été dans ce milieu artistique. Au risque d’en oublier. osant prendre la mémoire en défaut, convaincue que chacun y ajoutera le nom des siens.

J’ai souvenir de Roch Laroche (2006), directeur musical du Chœur Amadeus, de Lucien Ruelland (1999), ténor de carrière et baryton-basse de voix, de Jean-Alain Tremblay ( 2005) auteur de «La Nuit des perséïdes», de Gilbert Langevin (1995), grand poète québécois, de Jean-Paul Desbiens (2006) l’incommodant Frère Untel, des peintres Léo Paul Tremblé (1995), René Bergeron (1971), Arthur Villeneuve (1990), Hugh John Barret (2005), de la Dame des arts Pierrette Gaudreault (2007) qui en ouvrant la porte de sa demeure nous a ouvert un monde de culture.

Une pensée toute spéciale au peintre Jean-Paul Lapointe, décédé le 14 janvier dernier, le temps de dire que la Bibliothèque publique de Chicoutimi présente une exposition rétrospective de ses œuvres.

Les vôtres

Au moment de l’écriture, il y a certainement des oublis. J’en appelle à l’indulgence pour l’émotion ressentie à l’évocation de ces artistes qui, en différentes époques, ont été des hommes phares dans ma carrière. Il y aura d’autres temps pour la mémoire. Il serait dommage de ne pas nous les rappeler.

Parmi les disparus, impossible de ne pas évoquer le plus cher à mon cœur de fille, le peintre Jean Laforge (2006). En cette période, le vide semble plus profond. «La fébrilité qu’engendre la préparation de la célébration des Fêtes accentue l’absence» confirment les familles en deuil que je croise au hasard de ces derniers jours. D’en parler, avec quelqu’un qui sait, apaise et nous conforte dans cet élan qui nous pousse à ne plus rien laisser se perdre de la présence des vivants.

«Je ferai de nous deux mes plus beaux souvenirs, je reprendrai la route, le monde m'émerveille. J'irai me réchauffer à un autre soleil.» Ainsi chante Barbara, dans un superbe relevé de tête vers la vie qui continue.

Dans l’arbre de ce Noël, où s’est accroché un peu de nostalgie, scintille le reflet de toutes les promesses: de nombreux spectacles en perspectives, des voix à entendre, des comédiens à admirer, des toiles à regarder, des livres à lire. Ils sont présents, ils sont là près de nous, bien vivants. C’est le temps ou jamais de prendre rendez-vous avec eux.

dimanche 2 décembre 2007

Les murs chantent




Doux décembre!

La maison heureuse se pare pour les fêtes. Élika fait des AhAAAAA rieurs avec son Papili. Andrée-Anne termine la décoration de mon sapin de Noël que je voulais aussi beau que le sien. Ariel fixe les guirlandes lumineuses. Les murs chantent au rythme des voix de Claire Pelletier, Gino Quilico, Marie-Michèle Desrosiers, Marie-Denise Pelletier et Mario Pelchat. Je regarde et j’écoute cet instant heureux.

Je suis enchantée!