lundi 7 novembre 2016

L'AMI INTERROGE LES GRANDS-PARENTS

L'AMI format PDF disponible ICI





L’AMI grandit

  Élika commence à développer un véritable sens journalistique. Bien sûr, ses préoccupations font partie intégrante de ce qu’elle vit.  Elle a consacré plusieurs numéros aux personnes les plus près d’elle. Puis à celles qui suscitent son admiration, comme Atchoum et Maxime Desrosiers. Elle a plusieurs fois écrit sur ce qui la passionne : les opérettes de la SALR et ce depuis qu’elle a 3 ans, ainsi que la danse et le karaté. Puis, ce fut son expérience théâtrale, dans le rôle de Léa-Rose de La Maison coupée en deux, présentée l’été dernier à Saint-Fulgence.

Cette fois, elle aborde d’une autre façon la conception de son journal L’AMI. Elle fait des entrevues. Pour réaliser son reportage sur les grands-parents, elle a fait des entrevues en tête à tête et plusieurs entrevues au téléphone.

Pour son résumé en page 2, elle tenait à l’écrire seule, directement sur le document Pages. Je n’ai été requise, à la toute fin, que pour vérifier l’orthographe. Pour sa page 4, elle a opté pour la formule questions-réponses. Là encore, personne ne devait écouter les enregistrements.

Quand au mini-reportage sur l’Halloween, Élika a énuméré ce qu’elle voulait en dire. Ajoutant : « Avec tout ce que je t’ai dit tu devrais pouvoir faire un résumé correct. »
Je me suis sentie simple journaliste face à son rédacteur en chef.
Que du plaisir… et du travail!



Bref historique de L'AMI

Le journal L'AMI a été créé en février 2015.  Le but était de faire vivre à une petite fille de 7 ans une aventure spéciale, c'est-à-dire, devenir journaliste et même rédactrice en chef. Je m'attendais à ce qu'elle y prenne plaisir, car elle aime les livres et inventer des histoires. Elle pose beaucoup de questions. Des qualités très utiles en journalisme. Je m'attendais à un enthousiasme certain, mais qui se limiterait, avec le temps, à quelques numéros. 

En 11 mois, Élika a réalisé 9 numéros de son journal L'AMI (ce nom qu'elle a elle-même trouvé). En 2016, le nombre se limitera sans doute à 5 numéros. Ce n'est pas faute d'intérêt de la jeune rédactrice. C'est surtout son éditrice et monteuse de page qui n'a pas su répondre à la demande. 

Dans son cahier de notes, Élika, aujourd'hui 9 ans, a déjà plusieurs thèmes au programme. Elle insiste aussi pour augmenter le nombre de pages. J'ai l'impression que L'AMI a un avenir.

J'en profite pour remercier tous ses lecteurs. Ses abonnés fidèles depuis le début à la copie papier  et ses lecteurs « Numéricains » qui téléchargent son journal et partagent leurs commentaires. C'est une des grandes motivations d'Élika. 

J'ajouterai, que ce journal demeure le travail de sa jeune rédactrice. Comme dans tout média, le pupitreur corrige les erreurs, mais il y a peu ou pas d'interventions pour influencer le contenu.




L'AMI fera-t-il des petits?

La semaine dernière Élika est arrivée, très fière d'elle, avec un récit, fort bien tourné. Je n'ai pas pu me taire.

- C'est une belle histoire ma chérie. Bien construite. Touchante. C'est comme dans un livre.
- On pourrait en faire un, réplique-t-elle les yeux brillants.
- Un livre?.... Oui. C'est possible. Un livre avec des illustrations.
- Sur la page couverture?
- À l'intérieur aussi. Mais il te faudrait trouver une personne qui dessine bien.

Quelques jours plus tard elle me revient:
- Mamieke, c'est le plus beau jour de ma vie. Je crois que j'ai trouvé mon illustratrice. Tu sais, pour mon livre.
- Ah!!!
- J'ai une amie qui dessine. Mais avant il faudra que je vois si ses dessins sont bons pour mon livre.
- Évidemment. Sinon, tu chercheras encore.
- Mais si c'est bon, qui va l'éditer? 
- .... Ça c'est une grande question.
- Est-ce que moi je peux ?
- Publier ton livre?
- Non, créer un éditeur?
- Créer une maison d'édition.
- Je pourrais?
- Tu peux tout.
- Il me faut quoi?
- Un nom d'éditeur pour commencer.
- Panda.
- Les éditions Panda?
- C'est beau hein?
- Oui, mais peut-être que cela existe déjà. Alors il faudra trouver un autre nom.
- Attends, je vais faire une recherche, dit-elle en inscrivant ce nom sur Google.
- Oupsss!
- Ça existe fait-elle dépitée. Attends, je fais une autre recherche. Elle tape trois mots. Résultat négatif. Toute souriante elle me recommande la plus grande discrétion pour ne pas se faire voler son idée.

Je pressens que cette enfant me prépare des lendemains très occupés.









mercredi 2 novembre 2016

LE MANTEAU ROUGE, UNE PARTIE DE MON HISTOIRE




Le manteau rouge



Le rouge est sa couleur préférée. Lorsqu’elle endosse ce manteau rouge elle se sent comblée. Elle n’aura plus cette sensation de froid qui traversait le vêtement usé à la corde tout en se sachant, enfin, élégante. Dur d’affronter les marques de sa pauvreté et de cet abandon, voire cette indifférence, de sa famille qui ne vient même pas la chercher lors des vacances de Pâques et encore moins la visiter les fins de semaine dans ce pensionnat où se languir de sa famille les indiffère. Elle a 11 ans.



Elle marche dans la cour de récréation sans se douter que ce bref bonheur vestimentaire va prendre fin brutalement lorsque la fille aux cheveux blonds s’approche d’elle. Pas mesquine, elle dit à voix basse : « C’est mon manteau. Maman l’a donné pour les pauvres. C’était mon manteau préféré. Ne crains rien, je ne le dirai à personne. » Ce même jour elle avait chaud d’un manteau rouge et d’une amitié naissante qui la trahira.



Ce même jour, elle se jura ne jamais avoir honte de son apparence, de tout signes extérieurs ne dépendant pas d’elle. Ce jour -là, elle devint imperméable au regard des autres. Sous le rouge d’un manteau usagé marchait une petite fille libre à jamais de l’opinion des autres.



Le rouge est sa couleur préférée. Dans ce collège que fréquentent filles de notables ignorant tout de la pauvreté, elle se protège du vent d’hiver vêtue d’un court veston molletonné rouge. Avec l’argent gagné par des travaux du soir comme gardienne d’enfants, elle a acheté cette veste neuve pour 10$. Tous les hivers de ses études collégiales, elle ne portera que cette veste matelassée, qui a fini par être démodée,  sans jamais se soucier de ce que les autres pouvaient penser.

Le temps a passé. Un jour, une ancienne compagne d’étude lui avoue l’admirer pour cet esprit libre de l’opinion des autres. Sa veste rouge était perçue comme une volonté de non conformisme qui suscitait l’envie des conformistes. Elle a bien ri, dans le secret de sa mémoire, sachant que cette fameuse veste, comme le manteau rouge, n’étaient que la conséquence d’une pauvreté cachée.


Le rouge est sa couleur préférée. La liberté est son mode de vie. Ce que pensent les autres l’indiffère.