Céder à la passion des mots, prendre la parole et laisser vivre les émotions d'un esprit en ébullition constante.Parler de tout. M'enthousiasmer, m'indigner et prendre le temps de le dire.
dimanche 20 mai 2007
Jean Laforge est mort
Jean Laforge est mort
Et le chêne est vivant
Un an déjà! Tu étais dans un profond sommeil, loin de la douleur, en route vers le dernier voyage. Celui que tu annonçais dans un de tes poèmes:
Je suis rendu ce soir au terme d’un voyage
Qui m’a blanchi le front et creusé le visage.
La veille, j’avais utilisé ces mots de toi pour ne pas dire «papa tu vas mourir»... et le dire quand même... mais autrement.
Tu as franchi la dernière marche à 17h25, le 20 mai 2006. Trente minutes plus tard, un superbe arc-en-ciel apparaissait au-dessus de Chicoutimi. Jean-Marie l’a aperçu le premier. Nous nous sommes tous précipité sur la terrasse de l’hôpital pour le regarder.
«Eh! bien, il n’a pas tardé à sortir ses pinceaux», me suis-je exclamé.
Nous avons ri à travers nos larmes. Comme le ciel à travers les siennes. Cela te ressemblait tellement de te mettre aussitôt à l’ouvrage, toi, si acharné à vivre intensément.
Hier, assise près du jeune chêne que nous avons planté à ta mémoire, j’ai revécu tes derniers jours depuis ce merveilleux et ultime lundi que nous avons passé ensemble. Tu t’accrochais à mon bras pour monter les escaliers d’un édifice à bureaux. «Pas d’ascenseur as-tu dit, c’est pour les vieux. »
Douze jours plus tard tu affrontais la mort. Un an déjà! Et j’en revis chaque heure.
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Toujours aussi émouvante! chère Christiane. De tout cœur avec vous en cet anniverssaire qui, nous le ressentons, vous rend triste aujourd'hui.
RépondreEffacerMerci chère Christiane pour ton généreux message. J'avais effectivement lu ta note sur la mort de ton père, il y a un an: perdre un parent, quel que soit son âge, cela donne toujours un choc. Et quand on a vécu cette peine, on entre dans une sorte de confrérie de gens qui savent de quoi l'on parle, même si chaque expérience est unique.
RépondreEffacerSache aussi que le ton un peu déprimé et déprimant de ma note du 21 mai aurait changé si je l'avais écrite un peu plus tard dans la journée: j'ai reçu tant de souhaits de bonne fête et d'encouragements venant de la famille et des amis, que finalement je me suis retrouvée réconfortée et heureuse de ces contacts humains, qui sont le sel de la vie.
Amitiés et au plaisir de te lire et/ou de te rencontrer,
Denise