«Dix ans, ça fait danser les idées» clament Les artistes de la Maestria.
En novembre 2008, pour célébrer le dixième anniversaire de leur association, 15 peintres et sculpteurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont invité 15 écrivains de la région à leur valse de la mémoire.
Chaque artiste devait réaliser une œuvre de grand format inspirée d’un site ou d’un évènement touristique de la région. À partir d’une photographie de la peinture ou de la sculpture, l’écrivain a écrit un texte inspiré de la pièce à laquelle il était jumelé. L’exercice a incité les uns et les autres à créer en toute confiance, les auteurs demeurant libre de décrire, commenter ou divaguer sur la composition visuelle soumise à leur regard.
Chaque artiste devait réaliser une œuvre de grand format inspirée d’un site ou d’un évènement touristique de la région. À partir d’une photographie de la peinture ou de la sculpture, l’écrivain a écrit un texte inspiré de la pièce à laquelle il était jumelé. L’exercice a incité les uns et les autres à créer en toute confiance, les auteurs demeurant libre de décrire, commenter ou divaguer sur la composition visuelle soumise à leur regard.
Un piège! Car j’anticipais toute la poésie d’une envolée d’outardes, le ballet d’un banc de ouananiches ou encore le geste musicale d’un concertiste, thème que l’artiste sait si bien reproduire en occultant le corps du musicien pour n’en tailler que les seuls membres essentiels à l’instrument de musique.
Une idée préconçue de l’œuvre à décrire que nourrissaient également plusieurs auteurs à l’égard de «leur» artiste. Jusqu’à ce que, confrontés à l’œuvre proposée - dans ce cas précis, le site de la Pulperie de Chicoutimi - les ébauches de textes se sont envolées. En création, rien n’est plus agréable que l’inattendu.
Pour chaque jumelage, un face à face provocateur entre le visuel et la page blanche. Le pas de danse allait devoir se soumettre : l’artiste mène le bal, l’écrivain a suivi la cadence.
Pour chaque jumelage, un face à face provocateur entre le visuel et la page blanche. Le pas de danse allait devoir se soumettre : l’artiste mène le bal, l’écrivain a suivi la cadence.
Menu minet - Bronze - Jean-Marie Laberge
C’est ainsi que
Eau Vivre
bas relief en aluminium coulé de Jean-Marie Laberge,
inspiré de La Pulperie de Chicoutimi
est devenu sous les mots
Nous sommes ce que nous avons été
Eau Vivre
bas relief en aluminium coulé de Jean-Marie Laberge,
inspiré de La Pulperie de Chicoutimi
est devenu sous les mots
Nous sommes ce que nous avons été
Un peuple dur comme le métal, orgueilleux comme la cime d’un arbre, issus d’un royaume d’eau et de forêt, déversant sa science dans les papiers porteurs de notre savoir et de notre imagination, architecte d’une histoire dont la modernité d’abord taillée dans le bois, se coule aujourd’hui dans l’aluminium. Voilà ce que je vois dans le bas-relief de Jean-Marie Laberge, intitulé «Eau-Vivre», créé pour le 10e anniversaire de La Maestria.
L’art de Jean-Marie Laberge réside dans cette fascinante habileté à mouler dans les formes sculptées l’essence d’une vision. L’ensemble de son œuvre en témoigne. N’a-t-il pas coulé dans le bronze la grâce d’un vol d’outardes?
L'envol - Bronze - Jean-Marie Laberge
La singulière élégance de la marche des empereurs de l’Arctique?
Ou l’expression et l’intensité du doigté musical ?
Sous la contrainte d’un thème touristique imposé, l’auteur du monument «Vers l’avenir», érigé en 1988 devant l’École Dominique-Racine, a surpassé la représentation visuelle d’un lieu. Sa murale, La Pulperie de Chicoutimi, allie le symbolisme, le narratif, le figuratif dans une allégorie, impressionnante par la savante complexité du contenu et la moderne simplicité du rendu.
Sous la contrainte d’un thème touristique imposé, l’auteur du monument «Vers l’avenir», érigé en 1988 devant l’École Dominique-Racine, a surpassé la représentation visuelle d’un lieu. Sa murale, La Pulperie de Chicoutimi, allie le symbolisme, le narratif, le figuratif dans une allégorie, impressionnante par la savante complexité du contenu et la moderne simplicité du rendu.
Eau Vivre - Bas-relief aluminium - Jean-Marie Laberge
Au centre du bas-relief, trois visages d’hommes, empreints d’une sérénité intemporelle, s’emparent du premier regard. Qu’importe si les traits évoquent un nom précis! Dans les sillons de chaque visage, on devine la trace d’une population laborieuse contribuant à l’édification d’un patrimoine ancré dans les entrailles d’une terre féconde. À la gauche de la murale des bâtiments rappellent la grandeur du rêve de ces bâtisseurs dont l’œuvre a succombé dans la débâcle tragique d’une crise économique pour renaître en gardienne de notre mémoire. À la droite, le langage personnel de l’artiste va à l’essentiel de la forme, partant de l’arbre transformé en billots chutant vers l’eau tumultueuse dont la forte énergie remonte en une vague vers le papier se dévidant, comme des marches d’escalier, allant des premiers grands journaux vers la base hautement significative où nous lisons : «Le Progrès du Saguenay».
Le symbolisme de cette œuvre, racontant la grande histoire de l’industrie du bois et du papier, force motrice du développement du Saguenay-Lac-Saint-Jean, prend toute son ampleur d’avoir été coulée, en cette année 2008, dans les tons gris argent de l’aluminium.
Plus éloquente, c’est impossible!
Christiane Laforge
19 octobre 2008
Le symbolisme de cette œuvre, racontant la grande histoire de l’industrie du bois et du papier, force motrice du développement du Saguenay-Lac-Saint-Jean, prend toute son ampleur d’avoir été coulée, en cette année 2008, dans les tons gris argent de l’aluminium.
Plus éloquente, c’est impossible!
Christiane Laforge
19 octobre 2008
***
Salut CL et merci du partage.
RépondreEffacerC’est tout à fait par hasard, au gré de mes explorations des blogs, que j’ai atterri ici.
Super intéressant de te lire (môa itou aimer écrire)
NOTE. Mon blog parle de la connaissance de soi. Si le coeur t'en dit, tu es bienvenu.