mercredi 17 novembre 2010

Pluie de larmes

Les mots tournent dans ma tête comme des rivaux réclamant la priorité.

Même problème avec les yeux. Les deuils rapprochés de plusieurs êtres chers réclament leur part de larmes. Mais justement, ce trop crée une digue et me voilà les yeux secs.

Alors, ce mercredi 17 novembre 2010, pluie et vent me font du bien. Larmes de pluie coulent sur la tristesse envahissante, car la mort d’aujourd’hui éveille celle d’hier. Les souvenirs joyeux tiennent la mesure des regrets de tout ce qui ne sera jamais plus. 

Du même souffle, le vent pousse au loin les colères, les indignations, l’amertume et les peurs animées par un déferlement d’informations désolantes d’une société en plein déclin. Mes 20 ans prennent un coup de vieux à constater que toutes les victoires de mes combats meurent au champ du déshonneur et du conservatisme de ceux-là même qui se battaient alors avec moi.

Maintenant.

Les mots s’apaisent dans ma tête comme des fans enfin comblés par l’entrée en scène de la réponse à ce qu’ils voulaient dire. Une image vaut mille mots affirment mes amis photographes. Voici donc l'avenir :
Élika Laforge, 3 ans
© Photo Andrée-Anne Lachaine

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4 commentaires:

  1. Très émouvant. Toujours ce style extraordinaire pour exprimer les choses difficiles à dire. Ce court texte est un bijou.
    Martin

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  2. Beau mouvement de votre part Christiane. Belle suite de vos mots. Belle bouille cet enfant où on détecte déjà des élans. L'héritage se profile. Que vos mots se poursuivent.
    Yvan Giguère

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  3. Tes mots savent englober les déceptions ,la tristesse et la peine ,et nous laisser sur une note d'espérance en de meilleurs demains .

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  4. Bravo, vive la vie.

    Tous les Saint-Jean-de-Dieu-Tremblay de la planète n'ont qu'à bien se tenir...ils ont déjà perdu la partie. Brassez toujours la cage des "défuntiseurs", ça fait du bien à plusieurs.

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