jeudi 20 décembre 2012

Lettre à mon grand frère Christian

Christian Laforge, mon héros


Cher Christian,

T’ai-je jamais dit à quel point tu es précieux pour moi? Quand je te regarde, toi mon grand frère, si beau que nos parents n’ont pas regardé plus loin pour me trouver un prénom, c’est la tendresse fait homme que je vois.

Aussi loin que je me souvienne, tu es présent dans ma vie comme un ange gardien, toujours bienveillant, toujours prêt à trouver des solutions à mes problèmes, toujours efficace pour avoir le geste qui réconforte sans jamais rien demander en retour.

Aujourd’hui, 20 décembre, jour de ton anniversaire, je me dis qu’il est plus que temps de dire haut et fort tout l’amour que j’ai pour toi. Un amour que tu n’as jamais déçu ni dans ce que tu fais ni dans ce que tu es. Alors, ce jour, à défaut de pouvoir dire merci papa merci maman d’avoir mis au monde un être tel que mon grand frère Christian, je l’écris publiquement pour que ma voix porte loin ma joie et ma fierté d’être ta petite sœur. 


Christian, synoyme de bonté, de générosité, le grand frère idéal.



Plein de souvenirs tendres emplissent mes pensées en ce moment.

Toi, racontant l’histoire du triporteur à deux enfants turbulents que nous étions Jean-Mi et moi, pour qu’ils se calment et évitent d’être punis.

Toi, soucieux de me protéger, accompagnant ta jeune sœur en quête d’un emploi d’été à Montréal, malgré son air rebelle contre ta présence, afin de t’assurer qu’elle ne tombe pas sur des employeurs douteux.

Toi, généreux, couvrant sans me le dire les chèques sans fonds d’un patron malhonnête pour t’assurer que je puisse payer mon inscription au collège.

Toi, préservant mes secrets, ne faisant jamais de reproche, toujours là pour m’accueillir et bien souvent me consoler sans poser de questions.

Toi, semaine après semaine pour m’aider à construire ma maison et plus tard la réparer.

Toi, à mes côtés, dans la douleur de nos deuils et la joie des naissances.

Toi, cette année 2012, mon grand frère pétrissant plus souvent la pâte pour partager les pains que la maladie m’empêchait de boulanger.

Toi mon héros.

Tu es mon frère et mon meilleur ami. Celui qui ne demande rien et donne tout, celui qui écoute sans juger, celui qui sait être présent.

Aussi, ce 20 décembre 2012, je veux te dire combien je t’aime Christian, combien je t’admire et combien je suis heureuse que tu sois né.

Ta petite sœur

Christiane

Bon anniversaire Christian, mon merveilleux frère.

Je t'offre ce texte en cadeau. Un conte de Noël qui est, en fait, le souvenir tel qu'il m'a été raconté.

Extrait de la biographie Jean Laforge, publiée aux Éditions du Gaymont.

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mercredi 19 décembre 2012

Monsieur Obama


Je suis troublée. Je ne parviens pas à pleurer en cœur avec tous ces gens heurtés, avec raison, par la mort des 22 enfants de l’école primaire Sandy Hook de Newtown au Connecticut. Oh! cela ne me laisse pas indifférente, certainement pas. Peut-être que je n’ai plus de larmes pour pleurer sur le sort de ces petits, indignée que je suis année après année de l’indifférence dans laquelle meurent les enfants. Victimes des guerres, des génocides, mais plus révoltant, tués par les règles des enjeux commerciaux au nom desquels, chaque jour, dans le silence de notre confort, les enfants sont sacrifiés.

Barack Obama, président des États-Unis - Photo PC Charles Dharapak



Monsieur le président,

Je vous ai vu pleurer devant la caméra, ému que vous êtes de la mort violente de 22 enfants au Connecticut. Vous avez raison de pleurer.

J’ai trois petits-enfants et je ne peux imaginer la terrible souffrance que j’éprouverais en apprenant leur mort, voire même leurs blessures, sous les balles d’un tireur certainement perturbé ou sous les coups de couteau assénés, ce même jour, contre 22 très jeunes élèves dans une école primaire en Chine.

Comment être indifférent devant ces drames? La mort d’un enfant me touche, vous touche, touche la population avec plus d’intensité que la mort d’un adulte, même si toutes les morts sont tragiques.

Alors, je vous demande, avez-vous pleuré aujourd’hui? Et pleurerez-vous demain? Le drame de Newton vous attriste-t-il plus que la tragédie annuelle des 3000 enfants tués par balle dans votre seul pays?

Étrange société que la nôtre qui, un jour, braque ses caméras jusqu’à l’impertinence sur des familles en deuil, comme si l’odieux de la mort leur était soudainement révélé et, tous les autres jours, sourdes et aveugles sur l’horreur quotidienne infligée aux enfants.


Photo Getty Bushnell Soifer illustrant un reportage sur les enfants sans abri aux USA
La faim gagne du terrain - Photo AFP


Toutes les 5 à 6 secondes un enfant meurt de faim. Cela fait 12 enfants par minute, 720 enfants par heure, 17,280 enfants par jour, plus de 6 millions d’enfants par an. Quand on imagine que mourir de faim est précédé d’une longue agonie, les sanglots seuls sont de mise.



Ajoutons à ces victimes, les 246 millions enfants esclaves en ce XXIe siècle, forcés de travailler dans des mines, des plantations, des usines ou des fabriques de jouets, pour le bénéfice d’un commerce mondial « libre ». Et cela, dans des conditions inhumaines, dangereuses, souvent mortelles.

Additionnons ensuite les 1,2 millions d’enfants, matière première du trafic humain destiné chaque année à l’exploitation sexuelle, dont un grand nombre dans votre pays et le mien.



Je n’ose évoquer les enfants de nos guerres multiples, enfants tués, enfants recrutés pour tuer. Pas plus que je n’oserais vous demander quels sont les profits de vos marchands d’armes.

Vous pleurez monsieur le président? Et si vous agissiez?

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Autres liens :

http://www.courrierinternational.com/article/2012/08/08/le-poison-du-lobby-pro-armes

http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201101/08/01-4358369-les-armes-aux-etats-unis-quelques-faits-et-chiffres.php

http://www.studentsoftheworld.info/sites/divers/1318.php

http://www.journaldekin.com/article.php?aid=1437


Déclaration des droits de l'enfant
20 novembre 1959


Afin de répondre pleinement aux besoins spécifiques de l'enfance, la communauté internationale adopte, à l'unanimité, lors de l'Assemblée générale des Nations Unies du 20 novembre 1959, la Déclaration des droits de l'enfant. Le texte commence par le rappel des grands thèmes qui ont présidé à la rédaction de la Charte des Nations Unies et de la Déclaration des droits de l'homme. Référence est faite ensuite à la Déclaration de Genève. Le texte énonce 10 principes.
Préambule
 
Considérant que, dans la Charte, les peuples des Nations unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l'homme et dans la dignité et la valeur de la personne humaine, et qu'ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande,
 
Considérant que, dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, les Nations unies ont proclamé que chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés qui y sont énoncés, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation,

Considérant que l'enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d'une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d'une protection juridique appropriée, avant comme après la naissance,

Considérant que la nécessité de cette protection spéciale a été énoncée dans la Déclaration de Genève de 1924 sur les droits de l'enfant et reconnue dans la Déclaration universelle des droits de l'homme ainsi que dans les statuts des institutions spécialisées et des organisations internationales qui se consacrent au bien-être de l'enfance,


Considérant que l'humanité se doit de donner à l'enfant le meilleur d'elle-même,

L'Assemblée générale

Proclame la présente Déclaration des droits de l'enfant afin qu'il ait une enfance heureuse et bénéficie, dans son intérêt comme dans l'intérêt de la société, des droits et libertés qui y sont énoncés; elle invite les parents, les hommes et les femmes à titre individuel, ainsi que les organisations bénévoles, les autorités locales et les gouvernements nationaux a reconnaître ces droits et à s'efforcer d'en assurer le respect au moyen de mesures législatives et autres adoptées progressivement en application des principes suivants :


Principe premier :
L'enfant doit jouir de tous les droits énoncés dans la présente Déclaration. Ces droits doivent être reconnus à tous les enfants sans exception aucune, et sans distinction ou discrimination fondées sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l es opinions politiques ou autres, l'origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance, ou sur toute autre situation, que celle-ci s'applique à l'enfant lui-même ou à sa famille.

Principe 2 :
L'enfant doit bénéficier d'une protection spéciale et se voir accorder des possibilités et des facilités par l'effet de la loi et par d'autres moyens, afin d'être en mesure de se développer d'une façon saine et normale sur le plan physique, intellectuel, moral, spirituel et social, dans des conditions de liberté et de dignité. Dans l'adoption de lois à cette fin, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être la considération déterminante.

Principe 3 :
L'enfant a droit, dès sa naissance, à un nom et à une nationalité.

Principe 4 :
L'enfant doit bénéficier de la sécurité sociale, il doit pouvoir grandir et se développer d'une façon saine; à cette fin, une aide et une protection spéciales doivent lui être assurées ainsi qu'à sa mère, notamment des soins prénatals et postnatals adéquats. L'enfant a droit à une alimentation, à un logement, à des loisirs et à des soins médicaux adéquats.

Principe 5 :
L'enfant physiquement, mentalement ou socialement désavantagé doit recevoir le traitement, l'éducation et les soins spéciaux que nécessite son état ou sa situation.

Principe 6 :
L'enfant, pour l'épanouissement harmonieux de sa personnalité, a besoin d'amour et de compréhension. Il doit, autant que possible, grandir sous la sauvegarde et sous la responsabilité de ses parents et, en tout état de cause, dans une atmosphère d'affection et de sécurité morale et matérielle; l'enfant en bas âge ne doit pas, sauf circonstances exceptionnelles, être séparé de sa mère. La société et les pouvoirs publics ont le devoir de prendre un soin particulier des enfants sans famille ou de ceux qui n'ont pas de moyens d'existence suffisants. Il est souhaitable que soient accordées aux familles nombreuses des allocations de l'État ou autres pour l'entretien des enfants.

Principe 7 :
L'enfant a droit à une éducation qui doit être gratuite et obligatoire au moins aux niveaux élémentaires. Il doit bénéficier d'une éducation qui contribue à sa culture générale et lui permette, dans des conditions d'égalité de chances, de développer ses facultés, son jugement personnel et son sens des responsabilités morales et sociales, et de devenir un membre utile de la société.
L'intérêt supérieur de l'enfant doit être le guide de ceux qui ont la responsabilité de son éducation et de son orientation; cette responsabilité incombe en priorité à ses parents.
L'enfant doit avoir toutes possibilités de se livrer à des jeux et à des activités récréatives, qui doivent être orientés vers les fins visées par l'éducation; la société et les pouvoirs publics doivent s'efforcer de favoriser la jouissance de ce droit.

Principe 8 :
L'enfant doit, en toutes circonstances, être parmi les premiers à recevoir protection et secours.

Principe 9 :
L'enfant doit être protégé contre toute forme de négligence, de cruauté et d'exploitation, il ne doit pas être soumis à la traite, sous quelque forme que ce soit.
L'enfant ne doit pas être admis à l'emploi avant d'avoir atteint un âge minimum approprié; il ne doit en aucun cas être astreint ou autorisé à prendre une occupation ou un emploi qui nuise à sa santé ou à son éducation, ou qui entrave son développement physique, mental ou moral.

Principe 10 :
L'enfant doit être protégé contre les pratiques qui peuvent pousser à la discrimination raciale, à la discrimination religieuse ou à toute autre forme de discrimination. Il doit être élevé dans un esprit de compréhension, de tolérance, d'amitié entre les peuples, de paix et de fraternité universelle, et dans le sentiment qu'il lui appartient de consacrer son énergie et ses talents au service de ses semblables.
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lundi 26 novembre 2012

Quoi? Vous dites que je ne crois en rien?


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Ce lundi, 9 h 15.

En écoutant les nouvelles sur l’impossible médiation d’Alain Juppé entre les duellistes Fillion et Copé, diffusées sur TV5, je savourais un café crème bien chaud, ce plaisir chaque jour renouvelé pour les retraités de la Maison heureuse.
Soudain, sonne le téléphone.


Je lis « appel privé » sur l’écran. J’ignorerais cet appel, parce qu’il est anonyme, si, le plus souvent, les appels privés ne provenaient pas des services de l’hôpital de Chicoutimi que je fréquente assidûment depuis un an. Je réponds donc :





-    Allô!

-    Suis-je bien à la maison de la famille Laforge?, me demande un voix féminine.

-    Oui...?! dis-je, légèrement suspicieuse.

-    Bonjour, je suis madame Jacqueline (je n’ai pas retenu le nom) du service évangélique (ou éducation ou enseignement… j’ai oublié le terme employé, certaine cependant qu’elle n’a jamais prononcé le mot centre évangélique. Ce qui m’aurait davantage alertée).

Interrompant ses propos à peine commencés, comprenant qu’elle ne s’adresse pas à la famille qu’elle recherche, je m’empresse de lui dire :

-    Vous n’avez pas le bon numéro. Vous êtes ici dans une famille d’athées.

-    Oh!... , fait-elle catastrophée comme si je lui annonçais que j’avais le cancer ... Puis, se reprenant, elle poursuit : vous avez toujours été athées?… Est-ce que cela fait longtemps que vous ne croyez ni en Dieu ni en rien?

-    Quoi???  Me suis-je exclamé, choquée de ce jugement infondé.  Vous dites que je ne crois en rien? Madame, je crois en la vie, en l’humanité, en la vérité, en la bonté, en la générosité, je crois à la liberté, à l’importance du doute. Maintenant que vous voilà rassurée, je vous souhaite une bonne journée. 

Je romps la communication poliment. Je crois au bien fondé de la politesse. Je crois au respect. Ce que ne font pas les personnes qui envahissent l'intimité de mon foyer en cachant le numéro de téléphone qui me permettrait de les identifier.

Tous ces gens de «croyances » convaincus d’avoir, eux et eux seuls, le monopole de la vertu sont-ils à ce points aveugles?

Ne dites rien. Je connais la réponse.



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mercredi 26 septembre 2012

AUTOPORTRAIT AU REVOLVER







Intense.

Oui, si je devais utiliser un mot unique pour commenter le roman de Marie-Christine Bernard «Autoportrait au révolver», intense est ce qui exprime le mieux la sensation éprouvée avec la lecture, sans interruption, des 217 pages que cette diablesse a tissées comme une dentellière. 

Mais là où Marie Christine Bernard excelle, c’est dans la sobriété, le non-dit qui contraint le lecteur à combler le silence avec ses propres émotions, avec la douleur de ses cicatrices, avec les souvenirs secrets des blessures de tous ses âges accumulés.

Lorsque j’ai refermé le livre, je suis resté pensive. Muette. Troublée.

J’avais la sensation très physique de me retrouver au seuil d’une porte ouverte, debout dans le cadre de cette porte comme le témoin silencieux surprenant une scène à laquelle il ne devait pas assister.  Voyeur consentant d’une mise en scène complexe, mais, oh! combien!, humaine.

Le roman est une galerie de personnages atypiques dont les chemins se croisent en raison d’un même lieu fréquenté. Lieu de travail pour Angélique, Keith et Joseph. Lieu de résidence pour Ringo. Lieu de passage obligé pour Jude. Lieu de fin de vie pour les occupants de ce centre d’hébergement pour personnes en perte d’autonomie.

«Ce qui est arrivé avant vous, même lorsque vous l’ignorez, vous définit. Ce que vous êtes ou n’êtes pas, ce que vous faites ou ne faites pas. { … } Vous n’avez de lien avec le passé que ces voix dans votre tête.» (page 29)

L’intrigue se développe au présent. Mais ce présent se conjugue en plusieurs temps passés. L’auteur exige de son lecteur une attention soutenue si l’on ne veut pas perdre le fil de cet enchevêtrement des événements anciens dont les jeunes héros sont l’aboutissement : Jude, dont la folie se transcende en couleurs sur la toile blanche au son de la musique et qui perçoit, au-delà des apparences, la lumière d’une âme et la tendresse de son cœur; Angélique, antithèse de sa tyrannique mère,  mannequin éblouissante, qui porte plus lourdement le poids du rejet que celui de son corps, facile proie pour prédateur aux aguets.

La toile se tisse selon le chevauchement des souvenirs. Ceux de Ringo, grand-père de Jude, à jamais égaré depuis qu’il a perdu sa bien-aimée June, délaissant lui-même sa fille Nathalie aux mains perverses d’un père substitut, laquelle abandonnera son enfant de 8 ans après lui avoir appris à entendre le chant de dieu dans le bruissement des feuilles.

«Il entend. Il entend le chant grave et lent de l’arbre, et le cœur de sa mère, et la lumière aussi. La lumière rit doucement, la lumière fredonne la mélodie du violoncelle, elle imite le frottement des feuilles sous le vent en lui chatouillant le nez. Il entend tout ça. Il entend l’âme du monde.» (page 13)

Un monde qui se colorera de rouge dans la violence d’un suicide sanglant, fatale conséquence de l’absence d’une mère partie et d’un père muet : «Nathalie aura contemplé le silence de son père et décidé de ne pas traverser le mur et d’en ériger un elle aussi. Elle l’aura construit bien solide, impénétrable. Insoutenable. Sous le poids des pierres secrètes, elle finira par éclater. Comme une pomme-grenade, avec des éclaboussures rouges partout.» (page 37)

Pendant qu’Angélique se débat entre son désir inextinguible du désir et le jeu malsain que lui impose Keith, Jude brosse la toile ultime où il se voit racheter la souffrance de ces vies croisées en faisant sienne la croix du rachat de tous les péchés, sur laquelle : « un homme cloué dans son absolue souffrance et rien autour. Rien. Que la noirceur infinie de la douleur du monde.»  Avec, cependant, un élément incongru, créant le lien entre la scène peinte de la Passion et la folie du peintre cherchant une possible solution pour que s’arrête le mal ressenti, le sien comme celui d’Angélique.

Bellement écrit, ce roman se lit comme un long poème. Un récit. Une confidence. L’œil absorbe les mots comme on regarde une pièce de théâtre, un film, où des personnages de talent interprètent le drame d’une humanité blessée à qui l’espoir ne fera jamais défaut.

C’est fort. C’est beau. C’est trop court. On voudrait  côtoyer plus longtemps Jude, Angélique et Joseph l’Indien plein de sagesse. Mais l’auteure a choisi de nous les livrer sans bavardage, allant à l’essentiel, sachant qu’une fois le livre clos, ils vont continuer de grandir dans le tumulte de nos pensées qu’elle a si habillement bousculées.

 «Autoportrait au révolver»
roman de Marie-Christine Bernard, publié aux éditions Hurtubise.

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Une critique d'Yvon Paré : 
http://yvonpare.blogspot.ca/2012/10/voyage-au-bout-de-soi-avec-marie.html



mardi 18 septembre 2012

Les petits bonheurs


Les petits bonheurs?

 Lundi :

 Découvrir une fleur sur la table de la cuisine à mon levée et, à son retour, l'entendre dire que cette petite fleur qui a survécu à la dernière tonde de la pelouse, aux averses et à la froidure, lui a fait penser à moi. 

- Je l'ai cueillie parce que toi aussi tu survis à l'impossible.... tu es ma fleur d'automne, a-t-il dit.

 Samedi :

Journée de pluie... comme des baisers tendres et légers qui tombent sur moi. Mes bras sont pleins de joie!



Isyëv, 3 mois
dans les bras de sa Mamieke, 106 jours après sa chimiothérapie


Il y a moyen d'ensoleiller les jours de pluie!



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