lundi 3 juin 2013

J'ai planté un chêne

Le chêne Jean Laforge grandit

3 juin 2013. Voilà sept ans déjà, avec mes frères, j'ai planté un chêne.

Cet arbre emblématique de force et de durée allait nourrir ses racines des cendres de notre père. Un homme libre,  lui-même symbole de force et de durée. Un artiste libre de tout dogme et complaisance dont l'originalité lui a valu davantage l'exclusion des « cercles » conventionnels que le soutien. Une authenticité qui s'est épanouie à la chaleur des amitiés indéfectibles dont il a été entouré jusqu'à la fin.

Jean Laforge est mort le 20 mai 2066. J'en parle ici.

Et depuis, il continue de vivre et de grandir, face à la maison qu'il a occupée pendant 33 ans, où il a vécu ce qui aura été les meilleures décennies de sa longue vie. Une maison au bord du Fjord Saguenay, où il aimait tant recevoir, faire la fête, regrouper famille et amis pour une fringale de tartes joyeusement célèbre.

Le 16 août 2013, Jean Laforge aurait eu 100 ans. Il avait lancé de nombreuses invitations pour célébrer son centenaire, convaincu de son invulnérabilité. Il ne savait pas que le cancer le dévorait à l'abri de symptômes déguisés en simple toux attribuée à tort à une bronchite chronique.

Ce 3 juin 2013, le vent chante son souvenir dans les feuilles d'un chêne.








Jean Laforge devant La sarabande des enfants perdus 
© Photo Jeannot Lévesque



1 commentaire:

  1. Ce cher Jean. Christiane tu me fais pleurer. Pourtant tu écris si bien la vie. Déjà 7 ans qu'il est parti. Tu te souviens, il disait qu'il était un barbouilleur. Je l'ai bien connu. J'ai connu aussi ses célèbres fringales de tartes. Sa tarte au riz, quel délice! Je crois que je passerai le voir ce jeune chêne. Quelle magnifique idée. Mais de toi, cela ne m'étonne pas.
    R.

    RépondreEffacer