Cher Ariel,
Chicoutimi le 3 février 1983 à 23h57...
Ce fut le jour le plus important de ma vie.
Depuis longtemps déjà tu existais dans ma tête et mon cœur. Bien avant de connaître ton père, j’anticipais l’amour que j’éprouverais pour cet enfant né d’une union amoureuse. Le fantasme était si intense que le petit bonhomme peint à mes 18 ans, lors de mes premières expériences du relief en peinture, te ressemble au point que tous croient que tu en a été le modèle et attribuent la toile à ton grand-père. Plus encore, la sensibilité et l’imagination du petit David de mon roman Au-delà du paraître sont les tiennes. Les lecteurs qui t’ont connu au même âge étaient étonnés d’apprendre que le livre t’avait précédé de 15 ans.
Je suis à l’âge d’être grand-maman. Je le suis avec bonheur de cette petite Élika qui aura cinq mois demain. Le plus merveilleux mon fils aimé, c’est que je suis toujours à l’âge d’être ta mère.
Tu es le seul être au monde qui m’appelle «Maman» et tu as su deviner à quel point j’y tenais pour n’avoir pas cédé à une certaine mode où les fils et les filles interpellent leurs parents par leur prénom.
Aujourd’hui, tu as 25 ans. Un quart de siècle. D’y songer me donne le vertige à la seule idée que j’aurais pu ne jamais te connaître. Une autre heure, un autre jour, un autre père, et ce ne serait pas toi. Et sais-tu quoi mon Ariel ? Le plus merveilleux est d’aimer tout de ma vie, parce que c’est ce tout, avec ses joies et ses larmes, ses épreuves et ses succès, c’est le tout global tel qu’il a été qui a permis que tu sois là.
Tu m’as tant appris: l’amour inconditionnel, l’abandon, la confiance, le courage, la résistance. Je t’ai donné la vie, il y a 25 ans. Toi, tu donnes le sens noble à ma vie depuis un quart de siècle.
Pour tout cela, ce 3 février 2008, je veux te dire merci Ariel, mon fils.
Maman
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