Progrès-dimanche Arts Édito, dimanche, 31 août 2008, p. 44 Pour garder la flamme Laforge, Christiane Les bravos retombés, les projecteurs éteints, les haut-parleurs muets, le rideau se ferme en douceur sur une autre saison de spectacles et festivals d'été au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Des années d'apprentissage, des années de pratique, des mois de répétitions pour exister quelques heures sous le regard d'un public qui en a tant vu déjà. Je m'incline. Je m'incline... émue. Parce que dans ce Canada du XXIe siècle ces artistes professionnels, ces jeunes passionnés, convaincus de la raison d'être de leur art, ont le courage de refuser que s'éteigne la flamme que des politiciens s'évertuent à noyer avec une désinvolture révoltante. Les dernières gifles infligées aux artistes par le Gouvernement Harper soulèvent, depuis plusieurs semaines, un tollé de protestations à travers le pays. Espérons que leurs voix seront entendues. L'enjeu est de taille pour notre avenir. Et pourtant Tous le disent: les arts ont besoin de plus d'investissements qu'ils n'en obtiennent actuellement. De plus, Joseph L. Rotman le confirme ainsi que le dernier rapport du Conference Board publié le 26 août, "la contribution directe du secteur culturel canadien à l'ensemble du produit intérieur brut (PIB) du pays a atteint quelque 46 milliards de dollars ou 3,8 % en 2007. Dans cette analyse, intitulée Valoriser notre culture: mesurer et comprendre l'économie créative du Canada, le Conference Board estime que les répercussions du secteur sur l'économie sont encore plus vastes; elles s'élevaient à 84,6 milliards de dollars en 2007, soit 7,4 p. 100 du PIB réel total." Cette industrie emploie plus de 616 000 personnes au Canada. Toutefois, lit-on dans le rapport du Conference Board, "lorsque l'on prend en considération l'incidence directe, indirecte et induite du secteur culturel, on constate qu'au total 1,1 million d'emplois lui sont attribuables." Puisque nous avons voté pour les tribuns d'une société réactionnaire et capitaliste, assumons. Mais puisqu'ils sont capitalistes, ces élus devraient être sensibles à l'impact économique de leurs décisions. Est-ce trop demander un peu de cohérence à défaut d'idéal? Investir Le vent dominant du gouvernement fédéral pourrait - pourrait? - très bien contaminer les administrateurs des fonds publics de nos municipalités. La vigilance s'impose, alors que nos producteurs et créateurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean doivent plus que jamais obtenir le soutien de leurs élus, hors de toute partisanerie politique. La baisse drastique du nombre des touristes, crise qui affecte de nombreuses régions d'ici et d'ailleurs, doit nous inciter à défendre par tous les moyens le maintien et le développement de nos produits culturels. Le Théâtre du Palais municipal a subi un dur revers cet été. Loin d'y voir une raison de baisser les bras, il nous faut au contraire y investir tout autant. Et s'il faut remettre en question le contenu du produit qui se doit de rivaliser avec ce qui se fait ailleurs dans le monde, sachons y mettre les ressources et le temps pour ce faire. Sachons aussi investir dans le développement d'autres productions qui ont su démontrer une étonnante créativité tout en faisant preuve d'une gestion rigoureuse. Imaginons ce que deviendra Ecce Mundo avec un budget d'un million de dollars et une salle conçue sur mesure. Cette production est sans doute celle qui se rapproche le plus des grands spectacles de notre monde moderne dont le Cirque du soleil et Robert Lepage sont des leaders éblouissants. Plutôt que de réductions de budgets et abandons de programmes de soutien c'est d'investissements accrus qu'il faudrait parler. Il y a plus d'avenir dans un pas de danse que dans une balle de fusil. © 2008 Progrès-Dimanche. Tous droits réservés. Numéro de document : news·20080831·PD·0038 *** |
Céder à la passion des mots, prendre la parole et laisser vivre les émotions d'un esprit en ébullition constante.Parler de tout. M'enthousiasmer, m'indigner et prendre le temps de le dire.
dimanche 21 septembre 2008
La culture en péril : investir plus encore
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