Lorsque je me suis éprise de la vie, j’ignorais qu’elle allait se transformer en cheval fou, galopant bride abattue au fil des ans.
«Le temps passe trop vite» disaient mes père et mère à leur huitième décennie, oubliant avoir sermonné ma jeunesse impatiente disant : «Tu as tout le temps pour cela… Tu as toute la vie devant toi.»
Eh! Bien non, je ne l’ai pas eu le temps. J’ai voulu l’étreindre pour mieux le retenir. Il a toujours filé, insaisissable comme le vent gonflant les voiles de mon voilier. Je sentais sa présence. Une force me propulsant vers demain, orgueilleuse de fendre les eaux de ma vie vers les continents de mes passions.
Terre… Terre, crient aujourd’hui les moussaillons de ma descendance, ignorant que je ne veux pas vraiment y aller… en cette terre. Je veux pousser plus loin, être une mer sans fin, une mère sans limite.
L’humain voyageur arbore sur ses valises les vignettes des pays visités. Les souvenirs de mes traversées tumultueuses et de mes escales en ports d’attache toujours temporaires ont laissé des traces; ils collent à ma peau comme les coquillages à la coque des navires. Pas question d’en retirer un seul. Ils sont mon histoire.
Avec regret, je dis adieu : Adieu 2008.
Avec gourmandise j’ouvre les bras à 2009. Bienvenue 2009. Viens, que je t’enlace!
Aucun commentaire:
Publier un commentaire